
Testé sur: PlayStation 3
Aussi disponible sur: Xbox 360 et PC
Le jeu The Walking Dead vous plonge dans la peau de Lee Everett, un homme condamné pour un meurtre dont vous ignorerez les motifs au début du premier épisode. En route vers un établissement carcéral, Lee et le policier l’escortant sont victimes d’un terrible accident de la route causé, comme vous pouvez déjà le deviner, par une créature revenue d’entre les morts. Dès lors, la quête de survie de Lee débute alors qu’il devra utiliser toutes ses forces et les maigres ressources qu’il dénichera afin de non seulement se protéger, mais aussi éviter que d’autres de ses comparses ne soient mordus et mangés par des zombies.
Un jeu d’aventure peu commun
Contrairement à ce que vous pourriez penser, The Walking Dead n’est pas un jeu d’action, mais bien un jeu d’aventure à l’ancienne. Bien que vous puissiez bouger Lee, il vous faudra observer divers éléments dans les décors proposés afin de les scruter ou bien pour effectuer différentes interactions. À l’occasion, il vous arrivera de tomber sur un casse-tête, mais règle générale, aucun n’est particulièrement difficile à résoudre. Quelques quêtes annexes viendront aussi se greffer à votre aventure, mais ce sera à vous de décider si vous désirez les compléter puisque le jeu ne vous y obligera jamais et ne les répertoriera même pas dans un quelconque menu. Voudrez-vous aider une journaliste à retrouver des piles pour sa radio ? Ou bien prendrez-vous la peine de réparer une balançoire afin de divertir les enfants de votre groupe lorsque vous trouverez refuge sur une femre ? Le choix vous appartiendra !
Or, même s’il s’agit d’un jeu d’aventure, The Walking Dead propose ses moments d’intensité où il vous faudra réagir très rapidement. En effet, à plusieurs reprises au sein des épisodes, vous serez attaqué par des zombies ou il vous faudra effectuer différentes actions à la vitesse de l’éclair sous peine de voir votre partie se terminer. Ainsi, contrairement à bon nombre de jeux d’aventure, il est possible de mourir au sein de The Walking Dead et oui, il vous arrivera de devoir fracasser le crâne de quelques morts-vivants en appuyant rapidement sur certains boutons. Autrement dit, même si The Walking Dead est un jeu d’aventure, il n’offre pas toujours l’ambiance calme et reposante caractéristique de ce genre de jeux.
« Le problème, c’est le choix »
En jouant à The Walking Dead, je me suis rappelé une phrase prononcée par Neo dans le film The Matrix Reloaded. Vous rappelez-vous lorsque le personnage incarné par Keanu Reeves a mentionné à l’Architecte : « Le problème, c’est le choix » ? Eh bien, elle représente exactement ce qui fait la force de The Walking Dead ! En effet, le choix est omniprésent au sein des épisodes, qu’il s’agisse des répliques que vous formulerez à l’endroit d’autres personnages ou encore des actions que vous poserez et qui auront des conséquences bien réelles sur la progression de l’aventure. Qui plus est, le jeu vous forcera à prendre des décisions rapidement puisqu’une barre de temps sera visible lorsque vous devrez répondre à un personnage ou exécuter une action.
Or, aussi paradoxal que cela puisse paraître, là où The Walking Dead prend toute sa beauté est au niveau de la cruauté qu’il met de l’avant. Beaucoup, beaucoup de choix sont cruels et, puisqu’ils doivent être assis en un court laps de temps, les décisions que l’on prend font parfois place à un réel sentiment de culpabilité. Vous ne me croyez pas ? Attendez simplement d’être confronté à votre premier dilemme alors que vous devrez choisir entre aider un enfant ou un homme vous étant venu en aide, tous deux attaqués par des zombies. Ou encore ce moment où l’on doit ou bien mettre fin à une vie soi-même ou encore remettre cette responsabilité entre les mains d’un autre individu, proche du futur assassiné. The Walking Dead est sans aucun doute le jeu m’ayant fait sentir le plus mal depuis bien longtemps tant certains choix à effectuer sont déchirants. Et ils le sont d’autant plus puisque les conséquences suivant nos décisions ont une incidence directe sur le déroulement du scénario et sur la façon dont les personnages vous considéreront. Mieux encore, elles vous suivront même au fil des épisodes, tissant dès lors de brillants liens entre eux.
Quelques larmes seront versées
The Walking Dead engendre donc une réelle prise de conscience lorsqu’on y plonge, notamment en raison des conséquences suivant nos actions. Toutefois, cela ne serait rien sans un scénario solide et des personnages attachants. Fort heureusement, tout cela est réussi de façon magistrale puisque l’histoire du jeu nous capte du début à la fin. En outre, bien que certains rebondissements soient prévisibles, vous aurez votre part de moments inattendus qui vous feront écarquiller les yeux, allant de morts imprévisibles jusqu’à des scènes où vous vous sentirez mal d’assister à des moments si tragiques, même s’ils sont virtuels.
Qui plus est, les scénaristes du jeu ont développé des personnages très sympathiques auxquels on se rattache tout au long de l’aventure. Les relations entre ces derniers sont également brillantes et le fait que nous puissions les faire évoluer au gré de nos décisions renforce notre attachement envers ces êtres virtuels. J’ai été particulièrement touché par la relation entre Lee et la jeune Clementine. Tout au long des épisodes, il se forge une relation père-fille poignante entre ces personnages. Idem pour certaines amitiés que l’on concocte au fil de notre périple. Des amitiés dont la beauté n’a parfois d’égale que leur tournure tragique à la suite de décisions nous fendant, une fois de plus, le coeur. Prévoyez quelques mouchoirs puisque The Walking Dead excelle à nous soutirer quelques larmes !
Techniquement réussi malgré quelques lacunes
Telltale s’est inspiré de la bande-dessinée The Walking Dead afin de concevoir l’ambiance visuelle du jeu. Cela veut donc dire que nous avons droit à des personnages et décors ressemblant à ceux d’une bande-dessinée, ce qui n’est pas mauvais puisque cela demeure fidèle aux origines de la franchise. Le tout est plutôt réussi, quoique certaines animations faciales soient ratées afin de clairement exprimer les émotions ressenties par les personnages. En fait, elles le sont, mais on sent que c’est un peu exagéré en regardant les mimiques du faciès des personnages. Ceci dit, les décors sont truffés de murs invisibles auxquels vous vous buterez, tout comme de divers bogues visuels. À cela, il faut rajouter des ralentissements importants à certains moments, parfois sans que l’on puisse expliquer pourquoi.
Au niveau sonore, la qualité des performances des acteurs est à souligner. Chacun d’eux a brillamment incarné son personnage, permettant là encore de nous faire ressentir une gamme d’émotions simplement en écoutant les acteurs parler. La musique est peu audible au fil de l’aventure, ce qui, à mon avis, fut voulu par Telltale afin d’alourdir l’ambiance du jeu. C’est une bonne décision à mon avis puisque la relative absence de musique contribue à accentuer le poids déjà lourd du jeu tandis que, lorsqu’elle est présente, elle hausse le rythme de certaines scènes de belle façon.
J’étais un peu sceptique avant de jouer à The Walking Dead, croyant que le jeu avait bénéficié d’une surexposition et qu’il ne méritait pas toutes les éloges formulées à son endroit. Fort heureusement, je me suis trompé. En fait, j’ai immédiatement plongé dans les cinq épisodes proposés et je fus surpris de constater que plus j’avançais, plus mes émotions étaient sollicitées. The Walking Dead est un jeu mentalement difficile, mais également savoureux et qu’on se plaît à recommencer simplement afin d’effectuer des choix contraires pour voir quelles autres tournures peuvent prendre les événements. Ce n’est peut-être pas mon jeu de l’année 2012, mais il fait sans aucun doute partie de mes favoris !
– Scénarisation exemplaire
– Choix cruels à effectuer accentuant notre intérêt envers le jeu
– Brillants liens entre les choix que l’on assoit et les cinq épisodes
– Bogues visuels présents