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Une colonie moribonde
Les débuts de la Nouvelle-France ont été pour le moins lents et modestes au temps de Champlain et son successeur. Le manque d’engagement politique et économique de la part de la France combinés aux nombreuses attaques iroquoises empêchaient la colonie de se développer. Les colons faisaient leurs travaux des champs sous escorte armée tellement c’était dangereux! Puis lorsque le roi Louis XIV obtint sa majorité en 1663, il prit son royaume et ses colonies en main et prit une décision audacieuse et déterminante pour la Nouvelle-France; la France enverrait un régiment au complet mettre les Iroquois au pas et rassurer la population de la colonie (qui s’élevait à 3215 en 1666!) : le régiment de Carignan-Salières viendrait à la rescousse!
Le pari entourant le régiment de Carignan-Salières
L’envoi d’un régiment de plus de 1200 hommes dans une colonie d’à peine plus de 3000 âmes démontre toute l’importance du geste. Mais ces hommes en armes, espérait le roi, ne devaient pas faire que la guerre, ils devaient aussi cultiver la terre… et faire des petits! Ainsi, après avoir construit quantité de forts, dont beaucoup sont devenus des villes (St-Jean-sur-Richelieu, Chambly, Sorel, etc.) et guerroyé en plein territoire iroquois, chose impensable quelques années auparavant, entre 1665 et 1668, on demande aux soldats et officiers qui le veulent, de rester dans la colonie, en échange de terres à cultiver. Des 1200 militaires venus, près de 400 hommes se fixèrent au Canada et de ceux-ci 283 se marièrent et eurent une descendance. Ces derniers marqueront à jamais le pays et en partie celui de nos voisins.
L’héritage du Carignan-Salières
Mais en quoi sommes-nous tellement ses redevables héritiers aujourd’hui encore au XXIe siècle? Tout d’abord, la présence du Carignan-Salières a assuré la survie de la colonie. La fin des querelles et la paix signée avec les Iroquois a apporté la stabilité requise pour son développement ce qui fait que sans sa venue, nous ne serions probablement pas ici. Puis, la très grande majorité des canadiens-français (québécois, franco-ontariens, franco-manitobain, franco-américains, etc.) ont au moins un ancêtre qui a servi dans ce régiment. Je ne parle pas ici de descendants portant le même patronyme que le soldat, mais d’un descendant chez qui il s’en trouve un en quelque part son arbre généalogique (j’en ai une trentaine dans mon propre arbre…).
Enfin, et c’est l’aspect le plus visible encore aujourd’hui, ces soldats et leurs officiers ont marqué notre territoire de leurs noms. On n’a qu’à penser à des gars aux noms de Saurel (Sorel), Chambly, La Durantaye, St-Ours, Contrecoeur et bien sûr… Carignan! Tous ont donné leur nom à une ville ou une seigneurie. Même dans l’état de New York où ils sont passés, on retrouve des noms loin d’être anglais : Chazy, rivière Au Sable (Ausable), etc. Nos noms de familles aussi sont teintés de leur histoire; beaucoup d’entre-nous portons le surnoms ou nom de guerre de notre ancêtre militaire comme les Camirand qui sont en fait des Chauvet (Chauvet dit Camirand comme on le disait à l’époque), les Lapointe qui étaient des Audet, les Lavallée des Paquet… et il y en a beaucoup comme ça.
À n’en pas douter, la venue en terre de Nouvelle-France a eu un impact majeur sur le Québec et ses habitants d’aujourd’hui. Voilà pourquoi il est important de ne pas les oublier.
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