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La victimisation

Jasmin Tremblay
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La victimisation

Situation

Louis-Alexandre est seul chez lui. Sa dernière blonde l’a laissé depuis à peu près deux ans et on dirait qu’il ne s’en est jamais vraiment remis. Ça faisait à peine 3 mois qu’ils étaient ensemble lorsqu’elle a décidé de prendre ses cliques et ses claques… Les quelques amis de Louis-Alexandre n’ont jamais su la version officielle du départ de son ex, mais ils ont tous la même théorie. D’après eux, c’est le côté défaitiste de L.-A. qui a nui à sa relation de couple. Souvent négatif, il blâme à peu près tout et tout le monde pour les difficultés qu’il rencontre. C’est comme si la remise en question ne faisait pas partie de ses gènes. Un jour, ses chums ont même constaté qu'il avait engueulé sa blonde pour se défouler de sa journée de merde au boulot.

Depuis la rupture, Louis-Alexandre fume un paquet de clopes par jour et ses dents tomberont d’ici peu s’il continue à boire autant de Coke. C’est la faute à son ex, c’est la faute à son patron, c’est la faute à ses parents, bref, ce n’est pas aujourd’hui que L.-A. se remettra en question.

Explication

La victimisation est un comportement qu’une personne adopte à la suite d’un échec ou d’une difficulté. Lorsqu’un individu vit des moments difficiles, il peut essayer de s’adapter en cherchant différentes pistes de solution, ou encore, il peut s’enliser dans la victimisation. Il ne faut pas confondre victimisation et demande d’aide. La demande d’aide à des services spécialisés est positive pour l’individu qui désire régler une difficulté. La victimisation, pour sa part, va davantage dans le sens de la justification constante de l’échec dans un climat constant de défaitisme. À plus grande échelle, quelques leaders dingues ont prouvé que la victimisation pouvait justifier les pires génocides. Pensons à ce fou d’Hitler qui positionnait habilement le peuple Allemand en victime face aux Juifs. La victimisation induite par un sentiment d’injustice peut parfois pousser les gens aux pires violences.

Solution

Que faire pour sortir L.-A. de sa léthargie? Même ses meilleurs amis en ont assez de lui vouloir du bien tellement il sabote toutes les pistes de solution qui pourraient le relancer. Il va sans dire que celui qui se perçoit comme une victime doit réaliser qu’il a du pouvoir sur sa situation et que les solutions passent par un processus ACTIF. Accepter les détours et les obstacles afin de pouvoir continuer à cheminer. Éviter la stagnation, car celle-ci risque davantage de pourrir la situation que de l’améliorer. Rester ouvert et considérer l’opinion des personnes qui nous sont significatives. Tout cela afin d’avoir la chance d’accéder à des points de vue différents de celui qu’on s’impose à nous-même. Se remettre en question fait parfois un peu mal, mais nul doute qu’il s’agit d’un exercice bénéfique à celui qui a le courage de s’y entraîner.

Note à moi-même : écrire sur le « bitchage » lors d’une prochaine chronique.

Au plaisir!

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