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Critique : L’Orchestre Métropolitain et les quatre saisons de Vivaldi

« Les quatre saisons de Catherine Â»
 
Les organisateurs de l’OM avaient envie de nous présenter de façon originale les quatre saisons d’Antonio Vivaldi (1678-1741). En effet, ils ont eu la bonne idée d’inviter à l’animation Catherine Perrin, que l’on peut entendre à la première chaîne de Radio-Canada.
 
Avant chacun des concertos et même entre certains mouvements, Mme Perrin nous lisait un poème de l’un de nos compositeurs québécois, ayant comme thème les saisons. Par exemple, pour le printemps, elle a lu un poème de William Chapman (1850-1917), un artiste originaire de la Beauce.
 
Les poèmes, très bien choisis, ont sûrement permis à l’audience de se faire une meilleure idée de ce que voulait évoquer le compositeur vénitien dans ses concertos. Il est vrai que lui-même avait écrit des poèmes pour expliquer les différents passages de ses compositions, mais comme l’a expliqué Mme Perrin, une fois traduits, ils perdent de leur sonorité et ont moins d’impact. En somme, c’était un bon choix de nous présenter des Å“uvres québécoises.
 
Mais que faisait l’animatrice entre les concertos? Elle prenait place au clavecin. En effet, pour ceux qui l’ignorent, Catherine Perrin est claveciniste et s’est déjà produite avec plusieurs orchestres comme I Musici de Montréal et les Violons du Roy. Elle est d’ailleurs très douée et soutenait admirablement les musiciens.
 
La partie solo des concertos était assurée par Yukari Cousineau, qui occupe déjà le rôle de premier violon solo pour l’OM. Elle s’est très bien débrouillée dans l’interprétation de ces concertos qui, doit-on le rappeler, demandent tout de même une bonne dextérité.
 
L’orchestre était également en forme, quoique, parfois, le tempo pouvait sembler un peu plus lent que ce que j’avais l’habitude d’entendre. Par contre, ça ne m’a pas du tout dérangé. C’est ça qui est bien avec la musique classique : aucune interprétation n’est semblable.
 
Étant donné que l’OM n’est pas spécialisé dans le répertoire baroque et ancien, il est normal que la sonorité de l’orchestre soit différente et moins « authentique Â» de celle d’ensembles spécialisés comme l’Orchestre Arion de Montréal ou le TafelMusik de Toronto. Ces dernières produisent, en effet, un son plus gras compte tenu des instruments anciens qu’ils utilisent. Malgré cette différence notable, l’OM s’en est très bien sorti.
 
Un chef énergique
 
Mathieu Lussier, qui est surtout connu comme bassoniste, était le chef invité de la soirée. Mis à part « Les Quatre saisons de Vivaldi », il a dirigé l’Ouverture « La Chasse du jeune Henri Â», l’une des Å“uvres les plus connues d’Étienne-Nicola Méhul (1763-1817). Comme son nom l’indique, cette pièce évoque la chasse. Pour l’occasion, quatre cors avaient été positionnés au dernier rang de l’orchestre. C’était très impressionnant de les entendre jouer en même temps.
 
Pour ceux qui aimeraient entendre M. Lussier dans des œuvres de Méhul, vous pouvez lire ma critique de son dernier album paru sur ATMA Classique et consacré à la Révolution française.
 
L’autre Å“uvre au menu était la « Symphonie 98 » en si bémol majeur de Joseph Haydn. Elle fait partie des dernières symphonies du compositeur qu’il a écrites à Londres. Moins connue que les autres, elle vaut quand même le détour par l’ajout du clavecin. L’Å“uvre a été en majorité bien interprétée, mais, par petits moments, c’est comme s’il manquait un petit quelque chose.
 
Verdict
 
Pour conclure, l’Orchestre Métropolitain nous a présenté un programme assez homogène où se côtoyaient la musique et la poésie. Contrairement à ce qu’on a l’habitude de voir et d’entendre dans ce genre de concert, le chef d’orchestre et l’animatrice n’ont pas eu peur de se mouiller et ont réussi, l’instant d’un après-midi, à nous transmettre leur passion pour la musique.
 
Merci à l’Orchestre Métropolitain de nous avoir permis d’assister au concert. 

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