
Une belle conclusion
Pour rappel, cette BD met en scène Silas Corey, un ancien reporter devenu membre du 2e Bureau. Il est recruté par Georges Clemenceau, le chef de l’opposition. Il doit enquêter sur la disparition d’un journaliste qui détiendrait de précieuses informations sur la trahison du chef du gouvernement français.
Le premier tome (dont vous pouvez lire ma critique en cliquant ici) avait mis en quelque sorte la table. Plusieurs questions étaient cependant restées en suspens. Elles concernaient l’intrigue, mais également le héros. En fait, il faut bien l’avouer, le premier volume ne nous en apprenait pas beaucoup sur Silas.
Si le deuxième volume est à la hauteur de nos attentes, il ne nous en apprend guère plus sur Silas. C’est plus indirectement (notamment par ses agissements) que l’on réussit à cerner un peu plus cet homme de 34 ans. Cependant, j’avoue que j’aurais aimé en connaître davantage sur lui, surtout sur ses profondes motivations.
Je souhaite quand même spécifier que cela n’enlève rien au héros. À mon sens, Silas Corey est l’un des personnages les plus intéressants des dernières années dans l’univers de la BD. Il n’a rien du gentleman poli et courtois qui traite les autres avec gentillesse. C’est plutôt quelqu’un d’assez haïssable que l’on n’aimerait pas forcément avoir comme ami. Pour s’en convaincre, on a juste à évoquer la relation qu’il entretient avec son « serviteur » Nam. Il n’est jamais tendre avec lui et ne le complimente jamais sur son travail, bien que ce dernier l’ait sorti plus d’une fois du pétrin. Mais bon, c’est ça qui fait tout son charme!
Plus orienté vers l’action
Le premier tome, et c’est normal, commençait un peu plus doucement. Les auteurs ont voulu bien planter le décor et nous présenter les différents protagonistes du récit. Il n’est donc pas étonnant de constater que le deuxième tome contient beaucoup plus de scènes d’action.
Si vous aimez quand ça bouge dans une bande dessinée, vous allez être servi! Plusieurs pages contiennent, en effet, des scènes d’action sans texte ni bulle. Certaines planches sont vraiment impressionnantes et nous montrent des lieux publics remplis de figurants. Je vous invite à ne pas tourner ces pages trop vite. Prenez le temps d’apprécier tous les petits détails qu’a bien voulu mettre Pierre Alary. C’est sublime!
Finalement, la fin ne nous déçoit pas et on n’aurait pas pu souhaiter quelque chose de mieux. Silas est égal à lui-même. Cela va de soi, si vous n’avez pas lu le premier volume, vous risquez de ne pas comprendre grand-chose à cette BD.
Verdict
Si vous avez aimé le premier tome, vous allez probablement avoir beaucoup de plaisir à lire Silas Corey, Le réseau Aquila 2/2. Même s’il contient plus de séquences orientées vers l’action que le premier volume, il fait les choses correctement en ne tournant pas les coins ronds; il prend le temps de répondre aux questions auxquelles il n’avait pas encore répondu. Pour ma part, j’aurais seulement aimé en savoir un peu plus sur le héros.
Cote : 4 étoiles sur 5
Silas Corey, Le réseau Aquila 2/2
Fabien Nury (scénario) et Pierre Alary (dessin)
64 pages
Glénat
Pour plus d’informations, consultez la page de Hachette Canada.
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