Critique du jeu « Dragon’s Dogma: Dark Arisen »: affronter un dragon en toute complexité
Daniel CarosellaTesté sur: Xbox 360
Aussi disponible sur: PlayStation 3
Une histoire qui tombe à plat
Ok, je vous le dis tout de suite, quand j’ai commencé Dragon’s Dogma : Dark Arisen, je n’ai absolument rien compris ! Le jeu débute dans une sorte de donjon où vous affrontez différentes créatures avant d’éliminer une énorme bête étant un mélange de lion, chèvre et serpent. Puis, retour en arrière alors qu’on vous introduit à votre héros qui, par une journée comme une autre, assiste à l’arrivée d’un puissant dragon. Créature maléfique, l’être formé d’écailles et crachant du feu vous arrache tout bonnement le cœur avant de l’avaler, ce qui toutefois ne vous tue pas ! Vous partez alors en croisade afin de terrasser cet être de légende dont le destin semble intimement lié au vôtre.
Au départ, Dragon’s Dogma a tout pour séduire. De créatures fantastiques à une ambiance médiévale, on a l’impression de retrouver un jeu semblable aux Skyrim, Kingdoms of Amalur et autres titres du même genre. Malheureusement, tout tombe à plat, et ce plutôt rapidement. D’une scène impressionnante où l’on voit le dragon tomber du ciel, le scénario dépérit vers des dialogues peu inspirés et des personnages auxquels on ne s’attache jamais. Toutes les péripéties de ce monde ne nous motivent jamais réellement à poursuivre notre quête et à éliminer ce grand dragon, faisant en sorte qu’on affiche un désintérêt quasi-total envers l’histoire du jeu.
Un jeu déboussolant
Dragon’s Dogma est un jeu mêlant, déroutant et peu accueillant. Oui, il y a bien des explications au sein du jeu, mais ce dernier ne nous prend jamais par la main. Vous aurez une panoplie de quêtes à entreprendre, mais on ne vous dira jamais laquelle terminer ni si celle que vous affronterez sera trop difficile pour le niveau de votre personnage. De plus, le jeu contient une multitude de possibilités et de stratégies qu’on n’explique que très sommairement. Vous avez donc des points de repère, mais ce que vous ferez entre ces points, ce sera à vous de le décider et de le découvrir.
Les développeurs ont ainsi mis en place des systèmes, des stratégies, des inventaires et des mécanismes de gestion tout en vous laissant la liberté de les exploiter et de les expérimenter. C’est à la fois une qualité et un défaut de Dragon’s Dogma. Les férus des jeux de rôle, ceux qui en mangent et qui n’aiment pas être pris par la main adoreront. À l’inverse, les nouveaux venus et ceux n’ayant pas expérimenté des jeux de rôle plus complexes comme ceux des franchises The Elder Scrolls ou The Witcher seront vite déboussolés par Dragon’s Dogma et finiront par rapidement abandonner ce dernier. En ce sens, le jeu ne convient pas à tous et il est normal qu’il ne fasse pas l’unanimité depuis sa sortie.
Les pions: des alliés virtuels comme des humains !
En plus de votre héros, vous pourrez vous constituer une équipe pouvant contenir jusqu’à 4 personnages. Ces derniers, qui portent le nom de « pions », sont des êtres mystérieux provenant d’une autre dimension. Vous aurez avec vous un pion principal qui vous suivra partout et qui conservera l’équipement que vous lui attribuerez et deux pions supplémentaires que vous pourrez remplacer par d’autres si vous le désirez. Pour chaque pion, vous pourrez sélectionner une classe, de l’équipement et même des stratégies d’action. Mieux encore, vous pourrez modifier la personnalité de votre pion principal durant votre aventure. En somme, les options de personnalisation et les stratégies sont nombreuses avec vos pions.
Or, ce que j’ai le plus aimé avec les pions est qu’ils occupent une place active dans l’aventure. Ce ne sont pas que des alliés en combat, ils sont aussi très volubiles et vous fourniront de nombreux conseils sur tout ce qui vous entourera, qu’il s’agisse d’objets, de décors ou bien de vos missions. Mieux encore, vous pourrez perfectionner leur apprentissage de certaines créatures afin d’avoir un avantage en combat et même partager votre pion principal avec d’autres joueurs à travers le monde, ce qui fera en sorte que lorsqu’il reviendra, il aura acquis des connaissances uniques qu’il vous soumettre. À noter que les pions auront aussi une volonté propre de sorte qu’ils ramasseront les objets environnants sans que vous ayez à intervenir. Ce sont donc plus que des alliés, ce sont des héros offrant une dimension unique à un jeu de rôle déjà complexe et donnant parfois l’impression de jouer avec des humains !
L’expansion Dark Arisen
Comme son nom l’indique, Dragon’s Dogma : Dark Arisen propose l’expansion Dark Arisen. En fait, cette dernière est un nouvel univers sous-terrain où vous aurez à affronter de nouvelles créatures surnaturelles ainsi qu’un puissant démon à travers plusieurs nouvelles quêtes. L’énorme donjon que vous devrez explorer sera assez ardu et même si vous le découvrirez en début de partie, je vous suggère fortement d’attendre, de progresser en niveaux et d’améliorer votre équipement avant d’y plonger sans quoi, vous serez totalement déclassé. Couplé à l’énorme univers de Dragon’s Dogma et à ses multiples missions, le jeu propose une durée de vie plus qu’acceptable et conséquente, d’autant plus si on considère son prix de 40$. Les amateurs de jeux de rôle complexes en auront donc pour leur argent !
Techniquement dépassé
Un grand défaut de Dragon’s Dogma : Dark Arisen est son ambiance visuelle. Disons-le candidement : le jeu n’est aucunement attrayant au niveau visuel. Oui, les décors sont vastes et oui, certains combats sont impressionnants en raison de la taille imposante de certaines créatures, mais le jeu n’est pas beau pour autant. En vous promenant, vous serez confronté à une panoplie de textures hideuses et de personnages aux traits grossiers. Ces derniers manquent également de détails de sorte que leurs modèles sont lisses plutôt que travaillés. Les cinématiques semblent aussi compressées. Bref, n’y jouez pas pour sa beauté, encore moins si vous n’installez pas le pack HD fourni avec le jeu.
Point de vue sonore, cela se divise en deux. La trame musicale est excellente la majorité du temps, proposant des thèmes orchestraux et des airs grégoriens agrémentant la touche épique de l’aventure. Il y a bien quelques exceptions, mais en général, j’ai adoré la musique du jeu. À l’inverse, les performances vocales des acteurs sont décevantes tant elles manquent de conviction. Déjà que les dialogues tombent à plat, on dirait que les acteurs savaient que leurs lignes étaient ennuyantes et qu’ils ont livré un jeu digne de leur lassitude. Attendez simplement de voir la séquence avec la sorcière après quelques heures de jeu, ça en devient presque drôle tellement c’est monotone !
Pas évident d’évaluer un jeu comme Dragon’s Dogma : Dark Arisen. D’un côté, ceux n’étant pas de grands amateurs de jeux de rôle seront vite déboussolés et abandonneront le jeu rapidement. De l’autre, les grands férus de ce style de jeux aimant de surcroît que leurs aventures soient complexes trouveront un titre à la hauteur de leurs attentes et offrant une panoplie de stratégies et d’options à découvrir. Néanmoins, à 40$, le contenu du jeu est plus que suffisant et représente un excellent rapport qualité-prix. Amateurs de jeux de rôle n’ayant pas peur d’être désorientés, vous serez servis !
Points forts :
– Un grand univers offrant une multitude de quêtes
– Beaucoup d’options et de stratégies à découvrir
– Des alliés très interactifs et intéressants à côtoyer !
Points faibles :
– Le jeu est très déboussolant
– Visuellement peu attrayant
– Scénario tombant rapidement à plat
Note : 7,5 sur 10