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CRITIQUE DU JEU « Dead Space 3 » – Coopération et démembrement!

Testé sur : Xbox 360
Aussi disponible sur : PC, PS3

Une expérience de grand calibre et haute en sensations fortes

Dead Space 3 nous revient en nous mettant dans les bottes de l’ingénieur troublé Isaac Clarke. Notre pauvre protagoniste se remet à peine de psychoses et de visions en rapport aux marqueurs, ces obélisques extraterrestres qui émettent des signaux et qui ont la malheureuse habitude de transformer tout ce qui bouge en zombie de l’espace. Ces créatures, appelées nécromorphes par les intimes, sont sur la scène de Dead Space depuis le premier opus et auront la jouissante habitude de voir leurs membres… se faire démembrer pour votre plus grand plaisir.
 
Récemment séparé d’Ellie, une femme rencontrée dans le précédent opus et qui s’était retrouvée borgne à la suite d’une malencontreuse rencontre avec un tournevis, Isaac vient se faire tirer de son quotidien par un soldat dur à cuire du nom de Carver et par son supérieur, Norton. Forcé par le bout d’un canon, Isaac se fait ordonner sa coopération afin de sauver sa précédente conquête. Scénario qui m’a, initialement, rappelé Jurassic Park: The Lost World avec l’excellent Jeff Goldblum qui devait retourner sur une île infestée de dinosaures malgré lui. Surtout que le vilain principal du jeu, et qui possède d’ailleurs un accoutrement ridicule, lui ressemble comme deux gouttes d’eau.
 
Bon, qu’on se le dise, l’histoire ne vous fera pas bondir de votre siège, quoique je dois admettre que Dead Space 3 est probablement l’opus de la série qui possède l’histoire la plus convaincante. Ce n’est pas un très grand atout, considérant les deux autres jeux qui étaient aussi incompréhensibles que possible. On rencontrera aussi quelques visages dans l’aventure, et quoique l’on pourrait aisément reprocher le fait que ces personnages ne sont vraiment pas exploités, j’ai trouvé leur inclusion logique et réussie. Qui dit histoire de science-fiction avec un brin d’horreur parle aussi de personnages secondaires inutiles qui serviront à être dépecés, mutilés et exfoliés brutalement pour le plus grand plaisir de l’auditoire. Il est aussi possible de retrouver, tout au long de votre aventure, de nombreux enregistrements audio et notes qui sont généralement cachés dans les recoins du jeu. Ceux-ci, qui sont d’ailleurs très bien rédigés, vous révéleront bien souvent des informations que vous n’auriez pas pu savoir autrement et qui enrichiront grandement votre expérience. De bien sombres histoires seront expliquées, souvent mis en contexte par rapport aux scènes que vous découvrirez. Ces enregistrements optionnels révèlent même des renseignements cruciaux au sujet des grandes questions de l’histoire du jeu. Malheureusement, si vous ne prenez pas le temps de lire et d’écouter, vous manquerez une grande partie des révélations du jeu. 
  
Une aventure longue et bien dosée

Initialement présenté avec ses nouveaux environnements glaciaux et enneigés, il faut savoir que les cinq premières heures de jeux se dérouleront dans l’espace, exactement comme dans les opus précédents. Dans ces phases, vous aurez à vous promener dans des carcasses de vaisseaux ainsi qu’en dehors de ceux-ci. S’offrant une petite touche de liberté, Dead Space 3 vous permettra d’aborder des missions secondaires. Comme de fait, les environnements seront d’ailleurs un peu plus grands, vous offrant même le luxe d’aborder ou non certains objectifs. Dans une séquence du jeu, vous pourrez explorer jusqu’à quatre petits secteurs dans l’espace, atteignables par une navette.
 
L’aventure vous mènera ensuite sur une planète glacée et recouverte de neiges. Il sera donc absolument impossible d’éviter les comparaisons avec le film de John Carpenter, The Thing. En toute honnêteté, j’ai grandement aimé retrouver un autre type d’environnement, et ce, pour la première fois depuis le premier opus de la série. Si vous pensez que les corridors grinçants et lugubres des vaisseaux abandonnés seraient votre seule source d’inconfort, alors détrompez-vous. Avancer dans un blizzard mordant et enchevêtrant, à peine percé par la lueur glauque d’un soleil lointain, tandis que des silhouettes de créatures foncent vers vous reste très atmosphérique. Il est clair que Visceral Games est maître de son domaine, étant capable de nous rendre inconfortables peu importe le degré d’espace et de luminosité. Alors, si vous aviez peur d’être déçu par la planète enneigée, détrompez-vous!
 
Il est évident que le jeu ne vous fera pas peur. Si c’est la peur que vous vouliez trouver, ce n’est pas dans la série Dead Space que vous la trouverez. La peur ne rime pas avec une combinaison hautement sophistiquée, lance-flammes et lance-roquettes. La peur est, dans les jeux vidéo, amenée par un sentiment d’impuissance. Plus le joueur est puissant et apte à faire face à l’opposition, moins la peur sera présente. Dans Dead Space, vous serez armés jusqu’aux dents et n’aurez aucun souci pour votre propre survie à moins, bien sûr, de vous tenter dans les modes que vous pourrez débloquer et qui miseront sur votre survie.
 
Cependant, je suis prêt à parier que le jeu vous rendra inconfortable et, aussi souvent que possible, assez nerveux. Tout comme ses prédécesseurs, Dead Space 3 saura créer des situations assez tendues, autant par ses bruitages que par ses scènes. Évidemment, si vous êtes un habitué de la série, vous serez probablement en mesure de deviner qu’un nécromorphe risque de jaillir du conduit d’aération qui se trouve au bout du corridor… Et puisque vous avez utilisé un ascenseur près de quatre fois dans une séquence du jeu, une créature n’en jaillira certainement pas à la cinquième fois, pas vrai?

L’aventure sera légèrement modifiée, par le biais de cinématiques et conversations, selon le nombre de joueurs présents. En effet, si vous jouez en coopération, Carver sera aux côtés d’Isaac durant toute l’aventure, inclusivement dans les cinématiques rendues à même l’engin graphique du jeu. Vous aurez aussi accès à des missions coopératives uniquement accessibles à deux. Ces missions mettront généralement l’accent sur Carver ainsi que ses propres démons intérieurs, avec des cinématiques et dialogues uniques. Malheureusement, si vous jouez en solo, vous n’aurez pas accès à ces missions, dissimulées derrière des portes mystérieusement verrouillées.
 
Parlant de jeu en solo, il est très important de comprendre que si l’aventure est jouée par un seul joueur, Carver n’apparaîtra que durant certaines cinématiques et n’accompagnera jamais le joueur. Ceux qui étaient inquiets quant à l’inclusion de ce deuxième personnage sur leur jeu solo ne doivent pas s’inquiéter. Une fois lancé en solo, le jeu est identique aux titres précédents, et sans grande surprise, l’aventure devient bien plus tendue et atmosphérique jouée ainsi. Sans pour dire que le mode de coopération ruine le jeu, puisque ce n’est vraiment pas le cas, il est clair que Dead Space 3 est une expérience de jeu que l’on devrait, au préalable, découvrir seul.
 
Un système de création d’armes complexe
 
Comme nouvelle adition pour le troisième opus de Visceral Games, il est désormais possible pour les deux joueurs de créer leurs propres items, comme des munitions, des kits de soins ainsi que des batteries de stase. Cerise sur le gâteau, vous pourrez, et serez d’ailleurs grandement conseillés de le faire, rafistoler vos propres armes à feu par le biais de matériaux et éléments trouvés un peu partout tout au long de l’aventure.
 
Vous vous souvenez du fameux Plasma Cutter, l’arme de poing culte d’Isaac Clarke qui servait à démembrer les pauvres nécromorphes latéralement comme à l’horizontale? Eh bien, pourquoi ne pas y souder un lance-flamme? Et modifier son réservoir afin qu’un effet de stase soit aussi appliqué sur la flamme? Ou encore combiner un fusil d’assaut, à trois canons si vous préférez, avec un lance-roquettes aux munitions inflammables? Vous l’aurez deviné, seule votre imagination tordue saura mettre une limite aux outils meurtriers que vous pourrez créer. De ce fait, les munitions ont été regroupées en une seule catégorie, chose qui n’est pas très grave au final, car dans les jeux précédents, nous trouvions presque uniquement les munitions des armes équipées.
 
Alors, ces manipulations d’armes semblent, du moins à première vue, vraiment intéressantes. Et en général, aussi bien en contexte comme en exécution, le résultat est convaincant. Le seul bémol qui, pour moi, aura ramolli cette pratique de création d’armes est le manque d’authenticité face aux armes précédemment incorporées dans les deux autres titres. En effet, être armé jusqu’aux dents avec des armes qui ne présentent presque plus de défauts diluera fortement la tension des combats. Alors que dans le premier et second Dead Space, les armes offraient de grands avantages, mais aussi des défauts qu’il fallait bien prendre en considération lors des affrontements.
 
Dans cette optique, je me suis mis à trouver le jeu ennuyeux. Après avoir créé une arme ultimement puissante et absolument ridicule, je n’avais plus aucun challenge face aux hordes de nécromorphes envoyés sous mes canons. D’ailleurs, si le jeu ne présentait pas davantage de modes de jeux, j’aurais considéré le produit final comme étant assez inintéressant. Fort heureusement, une fois terminé, Dead Space 3 vous offre plusieurs modes qui sauront revigorer votre intérêt une fois l’aventure terminée pour une première fois, et ce, quelque soit le mode de difficulté sélectionné.
 
Vous pourrez donc recommencer l’aventure avec tous vos objets ainsi que vos combinaisons, avec la possibilité de trouver de meilleures améliorations pour vos armes. Le mode classique s’ouvrira aussi, vous offrant une expérience quasi égale aux précédents jeux, c’est-à-dire que vous ne pourrez plus créer vos propres armes et devrez utiliser les armes traditionnelles, tout comme dans le premier et second jeu. Il sera aussi impossible de parcourir ce mode à deux joueurs. Un troisième mode s’ouvrira aussi, celui-ci visant la survie. Vous ne pourrez pas trouver de trousses de soins ni aucun item du genre, vous devrez plutôt vous débrouiller avec des pièces et devrez vous-même construire tous les objets que vous voudrez utiliser, en passant des armes ainsi qu’à leurs améliorations, aux munitions et aux trousses de soins. Finalement, un dernier mode de jeu s’ouvrira pour les plus téméraires. Celui-ci ne vous octroiera qu’une seule vie et si vous mourez, même une fois, votre progrès sera aussitôt effacé.
 
Mais à quoi bon tant de modes si ce n’est pas pour déverrouiller des objets et items secrets? Eh bien, soyez rassurés. Dead Space 3 s’offre une panoplie d’armes et de costumes que vous pourrez déverrouiller une fois ces modes complétés. Vous pourrez aussi débourser des dizaines de dollars sur un système de micro transactions complètement accessoire et inutile. Ce dernier vous offrira des améliorations d’armes puissantes dès le départ, ainsi que des tenues aux couleurs différentes ou encore davantage de matériaux afin de faciliter la construction des divers items du jeu. Étant donné que vous finirez par nager dans une surabondance de matériaux, il est fortement déconseiller d’y recourir.

En terminant sur les nouveautés du jeu, des affrontements contre des soldats humains feront leur apparition, ainsi qu’une mécanique de couverture vraiment accessoire, mais bien rendue et qui ne heurte aucunement l’écoulement des combats. Ces échanges de tir m’ont fortement rappelé le combat généralement mou et redondant de Mass Effect mais heureusement, les ennemis humains ne sont présents que pendant une poignée d’affrontements et peuvent offrir une certaine diversité, surtout quand les nécromorphes se joignent à la mêlée.

Techniquement plus qu’impressionnant

Au plan technique, Dead Space 3 est fortement réussi, vous offrant une performance audiovisuelle absolument époustouflante. Les bruitages sauront vous foutre la trouille, des grincements métalliques des carcasses subissant la pression de l’espace jusqu’aux musiques qui se collent parfaitement à l’ambiance. Quoique le scénario et ses dialogues ne soient pas souvent au top, je dois admettre que tous les acteurs rendent une performance exemplaire et convaincante. Quant au visuel, ce dernier est encore une fois époustouflant, offrant un véritable spectacle lors des scènes les plus hautes en sensations. Le jeu regorge de détails, si bien dans l’espace que sur la planète glacée qui, honnêtement, m’a rappelé le pire de nos hivers.
 
Tout comme dans les premiers Dead Space, le troisième opus nous offre de nouvelles tenues high-tech et hautement fonctionnelles qui rappelleront sans doute celles utilisées par Iron Man. Le casque de la tenue du protagoniste se démantèlera sous vous yeux et se rangera mécaniquement dans deux petits compartiments sur la combinaison. Lorsque vous ouvrirez votre inventaire, celui-ci sera projeté sous vos yeux par le biais d’un hologramme unidimensionnel, offrant une réalité augmentée absolument crédible. Minimisant les informations à l’écran au néant, votre jauge de vie, nombre de munitions et batterie de stase seront affichées sur le dos et la colonne vertébrale du personnage.

Verdict

Dead Space 3 est un jeu réussi, quoique différent de ses prédécesseurs. Visceral aura préféré troquer son multijoueur fonctionnel pour un mode de coopération optionnel et pour ma part, je trouve que c’est un bon échange. Certes, on pourra blâmer que la coopération viendra ruiner l’atmosphère tendue du jeu, mais en réalité, le jeu possède un mode solo remanié avec brio et qui vous offrira une expérience quasiment identique aux premiers opus. Presque tous les jeux sont plus plaisants en coopération et c’est d’ailleurs le cas de Dead Space 3. Seul, vous aurez une aventure longue et atmosphérique, tandis qu’à deux, vous vous croirez dans l’un de vos meilleurs films de science-fiction et d’action

Points forts :
– Système de combat réussi
– De nombreuses difficultés à débloquer
– Visuellement époustouflant
– Aventure longue et bien dosée

Points faibles :
– La création d’armes peut rendre le jeu ridiculement facile
– Histoire un peu accessoire, quoiqu’elle offre une certaine conclusion
– Très peu de boss de fin de niveau

Note : 8.5 sur 10

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