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Un grand conflit vulgaire imaginé par des enfants
Dès le départ, on sait qu’on plongera dans un jeu assez étrange qui se prend au sérieux sans nécessairement l’être. On nous raconte une grande épopée opposant les hommes aux Orcs, dont le but est la conquête d’un bâton aux grands pouvoirs. Puis, retour à South Park où vous incarnez un nouvel arrivant muet que les parents poussent à devenir populaire en se faisant des amis. Très rapidement, vous serez amené vers Cartman, qui s’est érigé en tant que grand sorcier et dirigeant de la secte humaine Kupa Keep. Protégeant le soi-disant grand bâton de la vérité (qui n’est qu’une branche de bois), la bande de Cartman est opposée à celle des Elfes, menée par un autre protagoniste de la série dont je ne vous dévoilerai pas le nom. C’est avec cette prémisse qu’on vous amènera à explorer la ville de South Park, à interagir avec tous vos personnages préférés de la série et à affronter des situations plus absurdes et obscènes les unes que les autres!
En développant le jeu, Obsidian a conçu un titre dont la trame de fond est sérieuse, mais qui n’est finalement que le résultat de l’imagination des enfants de South Park. Le terrain de la ville est transformé en champ de bataille fantastique opposant des races que les enfants ont imaginées. Certains endroits, dont l’école et les égouts, viennent à être de grands donjons qu’il vous faut explorer afin d’éradiquer de grands méchants. Le jeu est truffé d’absurdités qui vous feront rire tant elles sont bien exploitées à travers l’aventure. Qui plus est, vous retrouverez beaucoup de clins d’œil à des épisodes geek de la série ainsi que des parodies de personnages qui vous rappelleront les aventures des enfants à la télé. Disons que j’ai beaucoup ri lorsque le célèbre Al Gore a tenté de m’endormir en combat en me faisant un exposé sur les dangers du réchauffement climatique!
La parodie de Facebook et beaucoup d’exploration
L’une des dimensions principales du jeu est un énorme gag à l’endroit de Facebook. Dans South Park: The Stick of Truth, tout le monde est sur ce média social et tout le monde s'envoie des textos. Comme ce que vivent certains jeunes sur Facebook, l’un des buts du jeu est d’avoir le plus d’amis, ce que vous ferez en discutant et en complétant des quêtes secondaires. Bien honnêtement, cela représente l’un des grands attraits du jeu puisqu’on a envie d’explorer à fond South Park et de maximiser notre liste d’amis pour notre simple plaisir. Qui plus est, plus vous vous ferez d’amis, plus vous débloquerez d’aptitudes bonies qui vous octroieront des avantages en combat. Bref, la quête des amis est un moyen de joindre l’utile à l’agréable!
Le jeu vous encourage aussi à explorer la grande ville de South Park de fond en comble, non seulement pour trouver de l’équipement, mais aussi pour compléter ses divers casse-tête. À mesure que vous progresserez dans votre quête, vous débloquerez des techniques qui pourront être utilisées dans votre environnement pour ouvrir des passages ou même éliminer des ennemis sans devoir les combattre. Par exemple, l’objet de lancer que vous équiperez pourra interagir avec des objets brillants ou assommer des adversaires, tandis que votre pet rendra vos ennemis malades ou bien fera flamber des objets, éliminant ainsi des adversaires se trouvant à proximité d’un feu. Quelques casse-tête peuvent aussi être résolus à l’aide du personnage qui vous épaulera, dont Butters qui pourra soigner des personnages grâce à ses aptitudes de paladin. Les interactions avec notre environnement sont l’un des nombreux plaisirs du jeu, spécialement lorsqu’on cherche à éliminer nos ennemis afin de récolter de l’expérience sans devoir passer par des combats!
Combats par tour réactifs
Outre l’exploration, South Park: The Stick of Truth propose des combats similaires à ceux d’un jeu de rôle par tour classique. En outre, vous attaquerez chacun votre tour et pourrez utiliser des attaques simples ainsi que des attaques puissantes. Éventuellement, vous acquérez des aptitudes améliorables et pourrez utiliser de la magie contre vos adversaires. Vous pourrez également tirer profit des capacités d’un allié présent avec vous en tout temps, qu’il s’agisse par exemple de Kenny la princesse pouvant séduire (car oui, Kenny a décidé d’être une princesse dans le jeu) ou de Stan pouvant frapper plusieurs ennemis à la fois à l’aide de sa grande épée. Des modificateurs d’états sont aussi présents et s’avèrent très utiles au sein des combats. En effet, plusieurs ennemis sont résistants aux coups ou ont des points de vie très élevés. Dès lors, le fait de les faire saigner ou de les rendre malades afin qu’ils vomissent entre les tours et perdent des points de vie s’avère très utile, voire vital dans plusieurs affronts.
Par ailleurs, plutôt que d’être de simples combats par tour, le système du jeu vous mettra constamment à contribution en ce sens que vous devrez appuyer à certains moments pour maximiser l’efficacité de vos attaques ou encore pour bloquer efficacement celles de vos adversaires. Ce n’est pas nouveau, mais le fait de devoir appuyer sur des boutons durant les tours fait en sorte que notre attention demeure toujours vive. En revanche, ce n’est vraiment pas facile de tirer réellement profit de ce système, spécialement lorsqu’on bloque. Les signes visuels n’apparaissent que quelques millièmes de seconde avant que l’on doive appuyer sur le bouton de notre manette, faisant en sorte que plusieurs blocages sont ratés. C’est encore pire lorsqu’un adversaire attaque plusieurs fois d’affilée. Ayez toujours plusieurs potions en réserve afin de vous soigner ou d’enlever vos modificateurs d’états!
Jeu de rôle sur fond d’obscénités
Si vous ne connaissez pas la série South Park, sachez que le jeu ne convient pas à tous. Il est classé M pour joueurs matures (17 ans et +) et ce n’est pas pour rien puisqu’à l’image de la série, son contenu est vulgaire. Non seulement y voit-on du sang et y entend-on beaucoup de jurons, mais on observe aussi beaucoup de personnages vomir lors des combats, spécialement lorsqu’on les rend malades avec nos attaques. D’ailleurs, parlant d’attaques, certaines sont tout bonnement obscènes, le meilleur exemple me venant en tête étant celle du chien sauvage qui rendra votre personnage malade lorsqu’il se « frottera » sur vous.
Bien entendu, les références au caca sont légion, de sorte que l’on peut déféquer dans n’importe quelle toilette et lancer des crottes sur nos adversaires. Même la magie n’est qu’une grosse référence aux bruits intestinaux puisqu’il s’agit en fait de sorts lancés par notre arrière-train pouvant même prendre la forme de gros pets flambés. Oh! et que serait South Park sans la possibilité de péter sur tout le monde ou encore d’extraterrestres se plaisant à rentrer des sondes anales dans les orifices de pauvres humains du village?
Vous trouvez ce contenu offensant? Eh bien, le jeu n’est pas pour vous, d’autant plus que divers thèmes y étant abordés sont choquants. En effet, même s’il y a des mises en scène loufoques riant de situations sociales ou de personnes connues, d’autres pourraient facilement offenser le commun des mortels. Par exemple, on rit abondamment des Juifs et, dans une mission en particulier, on se moque des roux, qui ne sont que de laids personnages obéissant aux ordres du célèbre Mackey. Dans une autre mission, on encourage les jeunes à boire du café vendu par le père du surexcité Tweeks qui, en plus, le contamine avec du crystal meth. En somme, oui, le contenu est choquant, mais c’est également fidèle à ce qu’est South Park. En ce sens, on ne peut en vouloir aux développeurs, même si le tout s’adresse à un public averti.
Menus à revoir et ralentissements désagréables
Si j’ai beaucoup apprécié South Park: The Stick of Truth malgré sa vulgarité, je n’ai pu m’empêcher d’y relever certains accrocs qui m’ont fait grincer des dents. À l’image de ses autres jeux, le plus récent projet d’Obsidian manque d’optimisation à certains niveaux, dont au sein de ses menus. Ces derniers sont simples et austères, de sorte qu’ils sont difficiles à maîtriser au départ. Vous chercherez comment améliorer votre équipement et comment obtenir l’information que vous désirez avoir, spécialement pour savoir où vous rendre pour accomplir un objectif ou encore comment compléter l’une de vos quêtes. Bref, c’est peu intuitif.
Autre point négatif : les ralentissements. Il y en a plusieurs au sein du jeu, dénotant un manque d’optimisation de l’engin d’Obsidian. Si on a conservé le style en carton de la série, il n’en demeure pas moins que le jeu souffre de ralentissements lors de la transition entre les combats. Pire encore, au sein même de ces derniers, vous trouverez de nombreux problèmes de latence, spécialement si les personnages utilisent plusieurs aptitudes d’affilée. Disons que c’est problématique dans un jeu où il faut appuyer sur des boutons à des moments précis pour maximiser son attaque et sa défense. Tout cela, c’est sans compter les petits, mais nombreux temps de chargement entre les combats et entre les environnements à explorer.
Verdict
Connaissant le passé d’Obsidian, j’avais des craintes envers South Park: The Stick of Truth. Or, j’ai été très surpris par ce dernier puisque j’y ai trouvé une aventure divertissante et garnie d’activités à compléter. Certes, c’est un jeu qui n’est pas sans problèmes et qui est très étrange au départ, mais dans lequel on se plaît et on plonge à mesure que l'on progresse. C’est un titre différent de la masse et vulgaire à souhait, mais qui demeure en ce sens fidèle à la série dont il est inspiré. Pour cela, il mérite que vous y jetiez un coup d’œil, à condition de ne pas avoir les oreilles qui frisent et les yeux qui saignent facilement!
Ce que vous aimerez :
– L’humour fidèle à la série South Park
– L’absurdité de plusieurs situations
– L’exploration et les casse-tête des environnements
Ce que vous n’aimerez pas :
– Les nombreux ralentissements
– Les menus peu conviviaux
– Le temps de réaction très court pour bloquer les attaques
Note : 8,5 sur 10