Internet est un merveilleux outil. Vous vous en servez d’ailleurs en ce moment même en lisant ce billet. Des utilités à cet outil technologique, nous pouvons en dénicher des milliers, voire des centaines de milliers puisque chaque utilisateur y trouve ses propres bénéfices. Or, dans le monde de la justice, Internet peut aussi servir à contrer la criminalité. En effet, sous des apparences d’anonymat, Internet peut permettre de coincer des criminels qui, autrefois, n’auraient pu être attrapés.
Certains avancent qu’Internet change les habitudes de vie des individus. De ce fait, en devant passer du temps devant leur ordinateur plutôt qu’à l’extérieur ainsi qu’avec des pairs délinquants, cela permettrait de diminuer les occasions criminelles se présentant à certains individus. Or, bien qu’il soit indéniable qu’Internet modifie les habitudes de vie de ceux l’utilisant, je ne partage pas l’idée que cela diminue les occasions criminelles. Certes, Internet empêche, dans une certaine mesure, d’avoir accès à des opportunités criminelles extérieures, notamment en limitant l’accès à des endroits ou encore en côtoyant des individus peu recommandables. Toutefois, d’autres opportunités criminelles s’offrent via Internet à ceux qui en cherchent. Qu’il s’agisse de piratage informatique, de détournement d’argent, d’échange de pornographie juvénile ou même de planifications criminelles via des courriels ou des outils d’échange, Internet peut être très profitable pour un criminel sachant en tirer profit.
Pourquoi est-ce que j’affirme alors qu’Internet peut aider à contrer la criminalité? Tout simplement parce que l’anonymat qu’offre cet outil n’en est qu’un d’apparence. Peu importe ce que vous faites sur Internet, vous laissez une trace. Lorsque vous êtes sur des médias sociaux, vous laissez une trace. Lorsque vous échangez des courriels, vous laissez une trace. Lorsque vous clavardez, vous laissez une trace. Lorsque vous naviguez, vous laissez une trace. Ceux qui se croient à l’abri derrière leur écran divulguent en fait plus d’informations qu’ils ne le croient et c’est exactement cette « traçabilité » qui trahit bien des personnes se croyant intouchables par leurs activités virtuelles.
Plusieurs exemples permettent de réaliser comment Internet peut aider à contrer la criminalité. Mentionnons simplement le comédien Jean-François Harrison, qui s’est fait coincer via ses courriels où il échangeait de la pornographie juvénile, ou encore jeffsabres, un jeune homme qui avait proféré des menaces à l’endroit de nombreuses vedettes via Twitter et qui, finalement, s’était fait prendre à son propre jeu lorsque le contenu de ses messages a été mis en preuve devant le tribunal. Soulevons aussi le cas de ce cyberprédateur arrêté la semaine dernière et qui aurait fait pas moins de 285 victimes mineures (!), piégé grâce à la conservation de ses échanges avec de jeunes filles, et l’adolescent de 17 ans ayant incité des élèves de son école à se dénuder et à commettre des gestes à caractère sexuel sous prétexte qu’il était un membre de la mafia, lui aussi coincé par la conservation de ses échanges virtuels.
Internet n’est donc pas garant d’anonymat, loin de là, et plusieurs l’ont appris à leurs dépens. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que le SPVM a une escouade en expansion entièrement dédiée aux crimes commis par l’entremise du cyberespace…