Aller au contenu
Traverser le Saint-Laurent : le défi des grands ponts

Le fleuve Saint-Laurent

Le majestueux fleuve Saint-Laurent traverse littéralement le Québec dans sa partie sud et c’est justement là que s’est établie la très grande majorité de la population québécoise. Berceau du peuplement français au tout début de la Nouvelle-France, il a servi de route de transport pour le commerce et de voie de pénétration pour les armées britanniques pendant près de 150 ans. Pour passer d’une rive à l’autre, il fallait utiliser des traversiers, ce qui n’était pas une mince affaire. Traverser de Laprairie à Montréal ou de Lévy à Québec était à la fois hasardeux et relativement lent. L’hiver, il y avait bien les ponts de glace, mais lors de la fonte des glaces et des débâcles, les traversées étaient pratiquement impossibles. Le XIXe siècle, avec sa révolution industrielle et le développement du pays, a donné les moyens techniques pour relier l’île de Montréal à la rive sud.

Le pont Victoria

Le premier pont à relier la rive sud du fleuve avec l’île de Montréal fut le pont Victoria en 1859. À ce moment-là, il était le plus long pont du monde et considéré comme la 8e merveille du monde! Pour l’époque, il s’agissait de tout un exploit technique. De fait, il s’agissait d’un pont fermé pour le train. Puis, en 1898, le pont fut élargi et réaménagé avec une structure de treillis en acier comme on le connaît aujourd’hui. Montréal était désormais reliée au reste du continent. Mais ce n’était que le début…

Le pont Victoria vers 1859

Les tragédies du pont de Québec

Au tournant du XXe siècle, la capitale de la province, Québec, voulut avoir son pont, et des travaux furent entrepris dès 1901. Les défis d’ingénierie ne manquaient pas, car la distance entre les piliers principaux était très grande et on décida de faire un pont en poutres en porte-à-faux (de type cantilever) qui soutiendraient les travées sur toute la longueur. Une erreur dans les calculs mena à l’effondrement du pont en 1907, faisant 76 morts. On entreprit la construction d’un deuxième pont et lors du hissage final de la travée centrale du pont, le 11 septembre 1916, celle-ci tomba dans le fleuve devant 100 000 personnes rassemblées pour assister à ce grand moment. Ce pont ne sera terminé qu’en 1919 et il tient toujours.

Le pont de Québec aujourd'hui

Les autres grands ponts

L’augmentation sans cesse croissante du trafic routier obligea une fois de plus les grandes villes sises sur les rives du Saint-Laurent à jeter des ponts en son travers. En 1929, on inaugura le pont Jacques-Cartier, en 1962 le pont Champlain (il n’est pas si vieux que ça!), le pont Laviolette de Trois-Rivières fut inauguré en 1967 et le pont Pierre-Laporte de Québec en 1970. Bien sûr, d’autres ponts se sont ajoutés tels le pont Mercier, le pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, etc. Le défi d’aujourd’hui n’est plus de les construire, mais de les maintenir en vie le plus longtemps possible. Lors de la construction de ces ponts, les ingénieurs n’avaient certes pas prévu que le nombre d’automobiles serait si élevé et les coûts d’entretien si onéreux. Le pont Champlain en est un exemple frappant. Après à peine 50 ans d’existence, on doit déjà se résoudre à le remplacer, alors que le bon vieux pont Victoria tient toujours debout après 150 ans! Espérons que le projet du futur pont Champlain soit assez visionnaire pour qu’il dure les 100 ans qu’on lui souhaite.

Le pont Champlain en construction en 1958

Liens :

www.wikipedia.org

http://grandquebec.com/histoire/pont-quebec-catastrophe/

http://pjcci.ca/ponts-et-structures/estacade-du-pont-champlain/historique/

Sources photos : www.taylornoakes.com, pjcci.com, groupelans.wordpress.com, commons.wikimedia.org, www.ameriquefrancaise.org, bilan.usherbrooke.ca

Plus de contenu