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Léo Major : Un authentique héros de guerre!

Un petit Canadien français du Massachusetts

C’est par accident que Léo naît à New Bedford, dans le Massachusetts, le 23 janvier 1921, alors que son père, qui est employé du Canadien National, est en stage pour une compagnie de chemins de fer aux États-Unis. En fait, c’est un petit gars de Montréal issu d’une famille modeste et dont le père ne cesse de dénigrer en le traitant de mauviette, lui disant qu’il ne fera jamais rien de bon dans la vie. Il ne se laisse pas décourager et se trouve du travail dans la construction où il développe le goût des tâches risquées comme le dynamitage. Ce goût du risque et de l’aventure ne vont plus le quitter.

Enrôlement dans le Régiment de la Chaudière

Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, il s’enrôle dans le Royal 22e Régiment en 1940, mais dès qu’il apprend que le prochain régiment à traverser en Europe est le Régiment de la Chaudière, il demande son transfert et on le retrouve en Écosse au début de 1941. Pendant tous les mois que durera son entraînement en Angleterre, il se spécialisera comme commando pour la reconnaissance et le tir de précision (sniper). Il ne décevra pas ses supérieurs…

Débarquement de Normandie

Le 6 juin 1944, le Régiment de la Chaudière participe aux premières vagues du débarquement de Normandie sur la plage Juno, une des deux plages les plus occupées ce jour-là. Aussitôt débarqué, Léo Major se distingue par sa bravoure en détruisant un nid de mitrailleuses allemand retranché dans un blockhaus. Puis, plus tard dans la journée, il réussit à capturer un semi-chenillé Hanomag allemand et son équipage, puis les ramène à son commandant. Des radios et des renseignements d’une grande importance sont ainsi fournis aux forces alliées. Deux jours plus tard, lors d’un combat, une grenade au phosphore lui explose près du visage et il perd l’usage d’un œil pour le reste de la guerre. Les médecins lui disent que la guerre est finie pour lui. Il leur répond « qu’il a une guerre à finir! » Donc, pas question de lâcher ses camarades. Il portera, pour toute la durée de la guerre, un « œil de pirate » qui ne fera qu’augmenter sa renommée.

Le soldat Léo Major et son oeil de pirate qui le caractérisera tout au long de la Seconde Guerre mondiale.

La bataille de l’Escaut

Après le débarquement de Normandie, les alliés ont progressé en France, en Belgique puis en Hollande où l’armée canadienne était affectée. Lors de la bataille de l’Escaut en Hollande à l’automne 1944, le Régiment de la Chaudière est stoppé aux portes de la ville où une garnison allemande résiste et cause beaucoup de pertes aux Canadiens. Avant de passer à l’offensive, on décide d’envoyer Léo Major en reconnaissance de nuit afin de rapporter à quoi ils auraient à faire. Discrètement, il s’approche et après avoir tué un garde et pris un otage, il décide de se rendre au QG allemand et de prendre le commandant allemand en otage afin de forcer ses hommes à déposer les armes. Croyez-le ou non, il réussit à faire prisonniers 100 soldats allemands qu’il ramène vers les lignes canadiennes. Dans le trajet, des SS voyant que leurs soldats ont été faits prisonniers, ils se mettent à leur tirer dessus; c’est pourquoi Léo ne parvient qu'à ramener 93 prisonniers… Pas mal quand même! Une Médaille de conduite distinguée lui fut proposée, mais il la refusa quand il apprit que ce devait être le général Montgomery qui devait la lui remettre; il considérait le général comme un « militaire incompétent »… Fallait être culotté!

La libération de Zwolle

En avril 1945, une autre mission de reconnaissance l’amènera à se distinguer encore une fois à Zwolle. Cette fois, lui et son ami Willy Arsenault tentent de repérer les forces allemandes en présence, mais son ami se fait tuer pendant l’opération. Léo, furieux, continue seul sa mission en tirant sur tout ce qui bouge et en faisant croire aux occupants allemands que l’offensive canadienne est commencée en vidant ses chargeurs et faisant sauter ses grenades et celles de Willy un peu partout dans la ville. Il s’attaque même au QG des SS et les met en fuite. Il se paie également le luxe de ramener des prisonniers allemands dans la nuit à ses confrères à l’entrée de la ville. Au matin, les derniers allemands ont fui la ville. Ce fait d’armes lui fait mériter une autre Médaille de conduite distinguée. Il est le seul soldat à avoir reçu cette décoration pour avoir libéré seul une ville!

Un authentique héros

Léo Major se distinguera aussi dans la Guerre de Corée et sera encore une fois décoré pour sa bravoure après avoir repris et tenu avec 18 Canadiens français la colline 355 que même 10 000 soldats américains n’avaient pu tenir contre 14 000 Chinois! Encore une fois, ses exploits incroyables ont forgé une légende que malheureusement, au Québec, pratiquement personne ne connaît. On en parle bien un peu au Canada anglais, mais c’est surtout aux Pays-Bas que l’on se souvient le plus de ce grand héros qui a sacrifié sa sécurité pour épargner la vie de ses frères d’armes. Encore aujourd’hui, à Zwolle, il y a une école, une avenue et des édifices qui portent son nom. Il est plus que temps qu’on en parle chez nous.

Une des rues de Zwolle en Hollande porte le nom de ce héros canadien.

Liens :

http://fr.canoe.ca/hommes/culture/archives/2014/02/20140217-172800.html

http://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9o_Major

http://www.badassoftheweek.com/leomajor.html

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