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L’Arctique canadien : désert ou terre de convoitise?

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L’exploration de l’Arctique

L’Arctique fut au départ exploré dans un but précis : trouver le passage du Nord-Ouest qui permettra aux navires de passer de l’Atlantique au Pacifique directement, sans passer par la Terre de Feu. Une grande quantité d’explorateurs célèbres se sont lancés dans la « Terra Incognita » au prix, quelques fois, de leur vie. On n’a qu’à penser aux Cartier, Verazzano, Frobisher, Davis, Hudson, Baffin et Barents pour se rendre compte que toutes les nations d’Europe des XVIe et XVIIe siècles avaient un intérêt certain pour le Grand Nord.

Il faudra attendre la fin du XIXe et le début du XXe siècle pour que les pays s’y intéressent afin de le posséder. Le Canada, alors un très jeune pays, décida d’en prendre naturellement possession au moment où les Américains et les Norvégiens commencent à porter leur intérêt vers cette région du monde par le biais d’expéditions nordiques. Dès 1906, le gouvernement canadien confia le mandat à un marin aguerri, Joseph-Elzéar Bernier, de prendre possession officiellement de l’Arctique canadien avec son navire justement baptisé l’« Arctic ». Malgré ce geste symbolique, l’affaire n’était pas tout à fait réglée…

Expédition du Capitaine Bernier dans l'Arctique en 1907

La souveraineté canadienne en Arctique

Mine de rien, l’Arctique canadien demeure un sujet d’actualité au XXIe siècle, notamment en raison du réchauffement climatique qui semble s’enclencher. En fait, la possibilité que le passage du Nord-Ouest soit exempt de glace une bonne partie de l’année, en raison de ce réchauffement, ferait que tout le monde veuille l’emprunter. Or, le Canada affirme que ces eaux sont canadiennes alors que plusieurs pays, dont les États-Unis, disent qu’elles sont au contraire internationales. Un incident est d’ailleurs survenu entre nos deux pays en 1985, alors qu’un navire américain, le Polar Sea, a traversé sans autorisation le territoire canadien en empruntant le passage du Nord-Ouest. Le Canada n’a alors rien pu faire d’autre que de déployer des gens en hélicoptère sur des banquises, brandissant l’unifolié pour affirmer notre souveraineté! C’est dans cette optique que le gouvernement canadien souhaite ouvrir un port arctique avec des navires capables de faire respecter l’autorité canadienne dans le Grand Nord, la seule présence de la base militaire Alert (la base militaire la plus au nord du monde!) ne suffisant pas à assurer la souveraineté dans l’Arctique.

Le brise-glace américain Polar Sea qui, en 1985, a défié les autorités canadiennes.

Une bataille est enclenchée

Le Canada a déposé au début décembre 2013 à Londres, à la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, une demande de droits exclusifs sur 1,7 million de km² de plancher océanique (soit l’équivalent des trois provinces des Prairies) dans l’Arctique. Il faut comprendre que la Russie et le Danemark ont entrepris ce genre de démarche, et le Canada doit être à son affaire pour avoir sa juste part du gâteau. Mais il semble qu’on ne soit pas à la veille d’avoir un jugement sur le sujet avant plusieurs années. À suivre…

Liens :

http://www.ledevoir.com/politique/canada/394091/arctique-le-canada-pourrait-revendiquer-plus-de-plancher-oceanique

http://tolkien2008.wordpress.com/2012/10/14/le-capitaine-bernier-de-retour-dune-expedition-en-arctique-1907/

http://www.encyclobec.ca/

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