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Le meurtre qui déclencha une guerre mondiale

L’archiduc François-Ferdinand d’Autriche

En 1914, l’empire austro-hongrois est en ébullition; l’empereur François-Joseph avance en âge et son successeur, son neveu l’archiduc François-Ferdinand, a contracté un mariage morganatique, ce qui fait que ses enfants n’ont pas de prérogatives impériales et ne succéderont pas à leur père, la comtesse Sophie Chotek de Chotkowa et Wognin, son épouse, étant une noble de sans non-royal et donc inférieure. Néanmoins, François-Ferdinand a une belle carrière militaire qui l’amène à être inspecteur général des armées impériales. Cette fonction le mène à Sarajevo en Bosnie-Herzégovine où il doit visiter l’armée qui y avait déployé 40 000 hommes pour des manœuvres militaires. Mais l’armée se retira, considérant que l’épouse de l’archiduc n’avait pas droit aux honneurs militaires, laissant le couple en visite sans protection de l’armée impériale. De plus, cette visite prévue le 28 juin 1914, date anniversaire de la bataille de Kosovo dans laquelle les Serbes perdirent et tombèrent aux mains des Turcs en 1389, donna un goût de provocation à celle-ci.

La comtesse Sophie et l'archiduc François-Ferdinand d'Autriche-Hongrie

Un meurtre lourd de conséquences

Une rumeur d’attentat avait été amenée aux oreilles de François-Ferdinand, mais celui-ci n’en fut pas trop énervé. La menace était bien réelle et il fut abattu (ainsi que son épouse) par un nationaliste serbe nommé Gavrilo Princip. Ce dernier leur tira dessus à bout portant avec un pistolet. Le meurtre n’était pas simple : on venait d’assassiner l’héritier de la couronne impériale d’Autriche-Hongrie!

Le nationaliste serbe Gavrilo Princip, auteur de l'attentat

Cela demandait vengeance à l’endroit de la Serbie. Le ministre des Affaires étrangères austro-hongroises, le comte von Berchtold, y vit une occasion parfaite pour déclarer la guerre à la dérangeante Serbie le 28 juillet 1914. La Russie, protectrice des peuples slaves (argument aussi invoqué avec la population russophone d’Ukraine!) des Balkans, mobilisa ses troupes le 1er août, alors que l’Allemagne déclara la guerre à la Russie afin de protéger son alliée autrichienne. Le 2 août, l’Allemagne demanda à la Belgique, qui était neutre, de traverser son territoire afin d'atteindre la France, puis l’envahit le lendemain… L’Angleterre et le Canada suivirent à leur tour et c'était parti pour une guerre qui prit des dimensions extrêmes.

De zéro à héros…

On connaît la suite des choses. Comme l’Europe dominait largement le monde à ce moment en raison de sa puissance politique et de son économie que lui apportaient ses empires coloniaux, le conflit dérapa rapidement en conflit mondial. Mais le meurtrier, lui? Gavrilo Princip n’avait pas 20 ans au moment où il commit son meurtre, ce qui lui évita la peine de mort. Il fut arrêté et emprisonné, puis mourut de la tuberculose avant le fin de la guerre en avril 1918. Il fut toutefois perçu par les Yougoslaves (autant les royalistes que ceux du maréchal Tito par la suite) comme un héros, un combattant de la liberté contre l’étranger autrichien. Malgré son geste, on ne peut mettre sur ses seules mains tout le sang de la Première Guerre mondiale. Les dirigeants européens n’attendaient qu’un prétexte pour se taper sur la gueule et il le leur a fourni.

Liens :

www.larousse.fr

www.sport-histoire.fr

fr.kikipedia.org

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