10 raisons pour lesquelles le métavers fonctionnera et 10 raisons pour lesquelles il ne fonctionnera pas

Une fois que vous avez pénétré dans une forêt virtuelle, vos sens ne se soucient plus de savoir s’il s’agit d’un code. Votre cœur s’accélère encore lorsque le loup grogne, et votre main s’agite lorsque vous tendez la main vers un arbre qui n’est pas là. Lorsque les images seront suffisamment nettes, nous cesserons de nous soucier de la distinction entre réel et illusoire.

Il y a quelque chose d’étrangement réconfortant à rencontrer des amis qui vivent à des continents différents. Grâce à votre avatar, vous pourrez vous joindre à la fête d’un ami à Tokyo, puis passer à une autre fête à Toronto. Vos amitiés internationales atteindront un niveau d’intimité impossible à atteindre dans le monde d’aujourd’hui.

Pourquoi ouvrir une boutique sur Main Street quand on peut vendre des baskets virtuelles à un million de personnes à la fois ? Le métavers offre de véritables économies, toutes libérées des restrictions imposées par la physique. Est-ce idiot de vendre une paire de chaussures virtuelles ? Peut-être. Rentable ? Absolument.

Imaginez que vous appreniez l’histoire en la parcourant. Au lieu de lire sur la Rome antique, vous pourriez vous tenir dans le Forum, en écoutant les gladiateurs discuter de leur prochain combat. Imaginez que vous étudiez la biologie en vous promenant dans les artères ou les veines d’une personne. À terme, la salle de classe telle que nous la connaissons pourrait tout simplement disparaître.

Le travail à distance semblait révolutionnaire jusqu’à ce que la fatigue de Zoom se fasse sentir. Le métavers a le potentiel de remédier à cette situation. Imaginez un tableau blanc en 3D ou une séance de brainstorming dans une salle virtuelle. Cela ne rendra peut-être pas le travail amusant, mais cela pourrait le rendre plus attrayant.

Dans le métavers, vous pouvez construire un manoir sur Mars sans avoir besoin de permis. On peut composer de la musique dont les notes flottent dans l’air ou peindre avec du feu. Tous les créateurs qui ont jamais maudit le coût des matériaux auraient accès à une toile sans limites. C’est le genre d’anarchie artistique qui se fait attendre.

Les gens ont besoin de présence dans leur vie. Un câlin numérique de quelqu’un à l’autre bout de la planète n’a peut-être pas la même odeur ni la même chaleur, mais il vaut mieux que le silence d’un salon solitaire. Le métavers pourrait être une bouée de sauvetage pour les personnes isolées par la géographie, la santé ou la simple timidité.

Pour ceux qui ne peuvent pas voyager facilement, le métavers pourrait ouvrir des portes. Une personne en fauteuil roulant pourrait faire une randonnée sur un sentier accidenté dans la jungle, tandis qu’une personne dans un lit d’hôpital pourrait faire du kayak dans des eaux agitées. Si les entreprises technologiques prennent l’accessibilité au sérieux, ce pourrait être l’un des plus grands cadeaux du métavers.

Les films vous placent dans un siège, mais le métavers vous placerait à l’intérieur de l’histoire. Vous ne regardez pas un héros courir dans une ville en flammes, vous esquivez les débris à ses côtés. C’est à la fois du théâtre, du cinéma et de la conception de jeux, le tout en un seul et même désordre exaltant.

Demandez à n’importe quel adolescent et vous découvrirez qu’il vit déjà dans des proto-métaverses. Après tout, qu’est-ce que Roblox, Fortnite ou VRChat ? Aujourd’hui, les jeunes se connectent, construisent des mondes, tombent amoureux et rompent, le tout par le biais d’avatars. Les adultes peuvent lever les yeux au ciel, mais c’est exactement ce qui s’est passé avec les médias sociaux, et regardez où nous en sommes arrivés.

Voici maintenant dix raisons pour lesquelles le métavers est mort à l’arrivée.

Honnêtement, les casques de RV ne sont pas confortables. Ils sont lourds et ne respirent pas très bien. Au bout de cinq minutes d’utilisation, vous ajustez les sangles et vous vous sentez un peu étourdi. Tant que le matériel ne sera pas réduit à la taille d’une paire de lunettes de soleil, le rêve restera une niche.

Meta ne cesse de répéter qu’il s’agit de la communauté, mais il est difficile d’oublier que c’est Mark Zuckerberg qui collecte vos données. Imaginez Disney World avec des publicités qui flottent dans votre champ de vision et que vous ne pouvez pas faire disparaître en clignant des yeux. Le métavers risque de devenir une autre plateforme publicitaire déguisée.

Bien sûr, la technologie deviendra moins chère, mais à 500 dollars le casque, il s’agit pour l’instant d’un loisir de luxe. Pendant ce temps, la moitié de la planète a encore du mal à trouver un réseau Wi-Fi fiable. Il ne s’agit pas d’un métavers, mais d’une banlieue numérique fermée.

Il y a quelque chose de très drôle dans l’idée que nos esprits peuvent voyager dans l’espace, mais que nos estomacs ne supportent pas le voyage. Tant que le suivi des mouvements ne sera pas parfaitement synchronisé, nous continuerons à faire des pauses pour regarder la moquette et retrouver notre équilibre.

Vous pouvez étreindre un avatar, mais vous ne pouvez pas le sentir se tendre ou se détendre sous votre étreinte. Les émotions sont bien trop complexes pour être fidèlement traduites en pixels. Sans ces petits signaux humains, tout cela commence très vite à ressembler à la vallée étrange.

Certes, les tableaux blancs virtuels semblent intéressants, mais avons-nous vraiment envie de plus de réunions, seulement maintenant en 3D ? La poussée des entreprises en faveur de la collaboration métaversée ressemble à un jeu de rôle sur la productivité dans des bureaux de dessins animés. Imaginez que vous vous échappiez d’un bureau physique pour vous retrouver dans un bureau numérique.

Notre cerveau a déjà du mal à supporter les notifications constantes. Imaginez qu’on y ajoute des pop-ups virtuels, des publicités lumineuses et des messages planant dans notre champ de vision. Le métavers risque de transformer la vie quotidienne en un buffet sensoriel sans interrupteur.

Lorsque n’importe qui peut être n’importe qui, la frontière entre le soi et le soi projeté commence à s’estomper. Pour certains, cela peut sembler libérateur, mais pour d’autres, il peut s’agir d’une performance épuisante, voire dangereuse. Nous avons déjà vu ce que les internautes se sentent à l’aise de faire sous le couvert de l’anonymat, et ce n’est pas beau à voir.

Tous ces serveurs, GPU et centres de données nécessitent une quantité incroyable d’énergie. La construction de mondes infinis nécessite une énergie infinie. Le rêve de paysages numériques infinis commence à sembler moins utopique lorsqu’on réalise qu’il est alimenté par du charbon et du lithium.

Il y a toujours un moment où l’on retire le casque et où l’on éprouve le soulagement de revenir à la réalité. Malgré tous les problèmes et toutes les déceptions, notre monde est toujours délicieusement réel. Il est impossible de reproduire la lumière du soleil ou la sensation d’entrer dans une rivière fraîche. En fin de compte, rien ne peut remplacer ce monde tactile.