Superbactéries : Autrefois simples à traiter, elles résistent de plus en plus aux antibiotiques
Le GarsDans les années 80, la gonorrhée, maladie transmise sexuellement, était assez simple à traiter à l’aide de la pénicilline. Dans les années 90, on utilisait les fluoroquinolones et les céphalosporines. Aujourd’hui, certaines souches de cette bactérie (Neisseria gonorrhoeae) sont résistantes à plusieurs antibiotiques et les autorités tentent de trouver une solution à ce problème grandissant. Aux États-Unis, le protocole de traitement a été modifié.
Ce phénomène touche aussi les virus. Récemment, des chercheurs ont trouvé un virus muté de la grippe aviaire H7N9 qui a développé une grande résistance au traitement par oseltamivir (Tamiflu). Pour l’instant, il n’y aurait pas de transmission de ce virus aux humains, mais les recherches continuent.
Ce fléau vient d’une utilisation abusive des antibiotiques et du fait qu’on n’a pas découvert de nouvelles classes d’antibiotiques au cours des 25 dernières années. À force d’être en contact avec ces médicaments, certaines bactéries connaissent des mutations génétiques qui leur permettent de se fabriquer une résistance. La nouvelle souche résistante n’a aucun mal par la suite à se propager.
Ainsi, plusieurs pays occidentaux proposent des stratégies afin de diminuer le nombre de prescriptions. Le Québec n’en fait pas exception. Bien qu’il soit la province canadienne où l’on consomme le moins d’antibiotiques (561 ordonnances par 1000 h), les autorités continuent leur sensibilisation auprès des médecins et des pharmaciens. Le problème reste mondial. Plusieurs études ont démontré que 20 à 50 % des antibiotiques ne sont pas bien prescrits.
Plusieurs moyens de prévention ont été élaborés. Par exemple, nous ne devons plus utiliser les antibiotiques pour traiter des infections virales comme la grippe, le rhume et les maux de gorge. De plus, nous devons terminer complètement la prescription, même si nous nous sentons mieux. Rappelons-nous l’importance des antibiotiques, qui nous ont permis de diminuer considérablement la prévalence de plusieurs maladies infectieuses souvent mortelles.