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La maladie, outil de manipulation?

Bonjour à tous,
Heureux d’être de retour après presque deux mois d’arrêt. Incroyablement, cette période de dépression que je vis pour l’instant est la plus belle chose qui me soit arrivée dans ma vie. Cela a été une traversée du désert difficile, une nuit noire très profonde. Je suis passé par toutes sortes d’états. Des moments d’angoisse, d’anxiété terribles, des envies de mourir comme jamais. Le sentiment d’être complètement égaré, l’impression d’avoir perdu du jour au lendemain tous mes moyens, toutes mes aptitudes, toutes mes capacités, de ne plus savoir qui je suis. Mais dès que j’ai accepté mon état, que j’ai demandé de l’aide et que j’ai arrêté de résister à ce qui est là, ici et maintenant, cela m’a amené à faire des prises de conscience libératrices. Bon, je ne suis pas tout à coup devenu zen et dans un état de nirvana continuel. Je me sens encore fragile et mon rythme est encore au ralenti, mais à travers cette expérience de vie, je me suis observé et je suis en mesure de vous partager différentes prises de conscience que j’ai réalisées.
 
Ma première prise de conscience : la maladie peut-elle devenir un outil de manipulation?
 
J’ai constaté, au cours des dernières semaines, qu’après avoir accepté mon état et en avoir parlé, la majorité des gens autour de moi s’est mise tout à coup à prendre soin de moi, à faire attention, à être moins exigeante envers moi, à accepter mon rythme plus lent, etc. Et là, un peu comme un enfant qui constate que ses pleurs et ses crises ont un effet sur les gens autour de lui, ce petit enfant intérieur blessé, y a vu une opportunité d’avoir une forte attention envers lui qui lui semblait agréable. Il s’est dit, ouais et si je restais dans cet état, est-ce que les gens seraient toujours aussi prévenants envers moi? L’adulte, lui, sait bien que cette attention risque de s’effriter si elle perdure trop. L’enfant, lui, souhaiterait en profiter au maximum de toute cette attention extérieure même si elle s’arrête un jour. Le témoin bienveillant qui observe sait, lui, que l’attention qu’attend le petit enfant doit venir de sa propre personne.

D’ailleurs, c’est à la suite de la dépression que je me suis tout à coup permis d’avoir un rythme plus lent, de faire des erreurs, de ne pas toujours être performant, d’accepter mes moments de vulnérabilité. Est-ce que cette attention que je me porte s’effritera à mesure que mon état de santé redeviendra à la normale? C’est à moi d’être vigilant et de ne pas retomber dans le piège de la performance pour une quelconque reconnaissance éphémère des gens autour de moi. Quand est-ce que je vais enfin me reconnaître moi-même et m’accepter tel que je suis? Voilà la vraie question à me poser.  

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