On pourrait aisément se déculpabiliser en disant que ce chiffre a dû connaître une progression sans précédent dans les dernières années. Or, nous apprenons dans l’actualité que ce chiffre n’a crû que de 6 points depuis 1986. Cette donnée est ressortie de l’étude Progress in inches miles to go: A benchmarking study of women’s leadership in Canada, commandée par Deloitte et le Centre for Women in Politics and Public Leadership de l’Université Carleton.
Quelques exemples de la différence homme-femme par secteur d’activité
On retiendra la grande différence des secteurs d’activité :
- En finance, les femmes constituent 61,6 % de la main-d’œuvre contre 20,3 % de cadres, pour une progression de 10 points en 25 ans.
- Dans l’immobilier, la chute de 18,6 points est majeure pour les postes de cadres, avec 6,1% de cadres femmes aujourd’hui.
La très claire sous-représentation des femmes a quelque chose d’alarmant lorsqu’on lit ceci : « les hommes ont aujourd’hui 70 % plus de chances d’être promus à un poste de cadre supérieur que les femmes. En 1987, ils avaient alors deux fois plus de chances qu’elles ». Le monde des services dispose d’une certaine suprématie, les hommes n’ayant que deux fois plus de chances d’y devenir supérieur contre quatre fois dans le commerce. Cette présence des femmes s’explique par les carrières choisies, notamment les lettres, les sciences humaines, la santé ou encore l’éducation, postes qui découlent souvent dans le secteur public.
La finance, le management, la gestion des affaires et les sciences mathématiques sont des carrières universitaires délaissées par les femmes, ce qui explique leur absence des postes de direction dans les secteurs correspondants.
Les chercheurs responsables de cette étude, Mmes Rankin et Stewart, ont indiqué les points induisant une sous-représentation du personnel féminin dans les postes à responsabilités :
- les us et coutumes du pays dans lequel les femmes évoluent (3,11);
- la culture d’affaires masculine, voire patriarcale (3,11);
- l’absence de modèle de leadership féminin (3,03);
- l’absence de flexibilité dans les horaires de travail (2,67);
- l’absence de possibilité d’assumer des responsabilités et de prendre des décisions importantes (2,62).
Nous ne pouvons qu’être étonné de ces chiffres dans une société que l’on jugeait, a priori, ouverte et moderne. Mais peut-être est-ce là un certain héritage judéo-chrétien qui expliquerait ces données, sans toutefois entrer dans de stériles polémiques.
Et le chômage?
Outre le fait de comparer les responsabilités, il s’agit de comparer en contrepoint les chiffres du chômage, récemment produits par l’OIT (Organisation internationale du travail). À l’échelle mondiale, le chômage des femmes a progressé entre 2002 et 2007 : 5,8 % pour les femmes contre 5,3 % pour les hommes. Le rapport établit que la crise a creusé davantage cet écart, et il ne semble pas y avoir d’amélioration prévue dans les prochaines années.
Dans ce rapport mondial, il est révélé que les femmes ont perdu des emplois notamment dans le commerce, secteur durement touché par la crise. Elles souffrent également d’obstacles sociétales qui les empêchent de se réaliser dans leur carrière professionnelle.
En attendant, le Web mais aussi la communication est, à mon sens, un secteur d’avenir pour les femmes qui souhaitent y développer une carrière, avec des structures souvent souples permettant un agencement vie professionnelle-vie personnelle.