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Markov et Emelin, agents doubles pour Team Russia?

Samedi soir. Après avoir vu Emelin se faire servir une tasse de café (on parle ici d'un triple-moccacino-latte-vanille française-extra Bailey's-extra crème fouettée) par Nazem Kadri en première période du match contre les Leafs, j'étais perplexe. C'était trop facile. Mais je donnais le bénéfice du doute au no 74, me disant qu'il avait manqué beaucoup d'action depuis un an et qu'en plus, il ne jouait pas à sa position de prédilection, soit à gauche.

Après le match, j'errais dans les couloirs du Air Canada Center (c'est vraiment ce qu'il y a de plus l'fun à faire à Toronto après un match) quand j'ai entendu une conversation en russe. En tournant le coin, j'aperçois Markov et Emelin en train de jaser. À travers le flot de paroles émises dans un langage que je maîtrise autant que Jean Perron maîtrise l'écriture en alexandrin, je n'ai pu comprendre qu'un seul mot : Sotchi. Ç'a piqué ma curiosité. Armé de mon enregistreuse, j'ai pu capter toute la conversation jusqu'à ce que les deux partent dans des directions opposées, visiblement fâchés l'un contre l'autre. Sur le coup, je me disais qu'Andrei avait passé un message à son jeune coéquipier et que celui-ci l'avait mal pris, mais j'ai voulu pousser plus loin.

Revenu à la maison, j'ai envoyé le tout par courriel à un ami demeurant en Sibérie, un ailier droit de l'équipe des Ñ‚олстый Ð²ÐµÑ‚чина* de la ligue semi-pro de Omsk, en lui demandant de traduire. Sa réponse est venue hier soir. Voici ce que ça donne :

Markov : Bien joué ce soir, camarade. Tu as grandement aidé notre mère Russie. 

Emelin : Merci! J'ai vraiment eu l'air cave, mais j'imagine que ça valait la peine. On joue vraiment mal depuis un bout, hein?!

Markov : Et c'est tant mieux! Au rythme où ça va, Carey va faire un burnout juste avant d'aller à Sotchi. Et là…

Emelin : À nous la médaille d'or!

Markov : Oui! Mais va falloir jouer le meilleur hockey de notre carrière parce que, à part nous autres, notre défense, c'est pas les gros chars. 

Emelin : Ouin, m'as dire comme toi. Anton Belov? Who the fuck is that? Mais là, si on gagne pas la médaille d'or, le deal tient pareil, right?

Markov : T'inquiètes. Même si on perd contre la France, Zukovsky m'a garanti que j'allais devenir maire de Moscou et que toi, tu passerais une nuit avec la femme de Pavel Bure. 

Emelin : Allright!… Attends une minute, Zukovsky?

Markov : Oui.

Emelin : Valentin Dimitrovich Zukovsky?

Mrakov : Oui, pourquoi, tu le connais?

Emelin : Ben oui épais, c't'un personnage de James Bond! T'es ben cave! On se fait mener en bateau depuis le début!

Markov : Hein? Ben non, c'est… c'est sûrement… ah tabarslakov!

Emelin : Là, non seulement on gagnera pas la médaille d'or, mais en plus, on va manquer les séries! À cause de toi!

Markov : Eille, c'est pas moi qui s'est fait shifter comme un pee-wee à soir!

Emelin : Ah, ta boîte! C'est la dernière fois que je fais ce que tu dis! Là je vais voir le coach pis j'y dis de te remettre avec Subban!

Markov : Ben c'est ça! Pis toi, tu vas te ramasser avec Diaz facque tant pis pour toi!

Emelin : J'm'en sacre! 

*« gros jambon » en russe

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