« Main dans la main » : uni par une force invisible, un couple ne peut se séparer
Après le film « La guerre est déclarée », qui a été bien accueilli par la presse et le public, les attentes étaient très élevées pour le troisième long métrage de Valérie Donzelli, « Main dans la main ». Après être sorti en décembre dernier en France, le film arrive finalement chez nous. L'attente en valait-elle la peine?
Unis comme par magie
Joachim Fox (Jérémie Elkaïm) est un miroitier dans un petit village de province. Extraverti, il adore danser avec sa sœur (Valérie Donzelli). Un jour, en remplacement de l’un de ses collègues, il doit se rendre à l’Opéra Garnier pour prendre des mesures.
En ouvrant une mauvaise porte, il tombe sur Hélène Marchal (Valérie Lemercier), la directrice de l’Opéra, une femme réservée et en apparence froide. Les deux veulent reprendre leur chemin, mais ils sont incapables de se séparer : c’est comme si une force invisible et inexplicable les unissait.
Une idée originale, mais pas assez bien exploitée
Les œuvres traitant de coup de foudre ou d’amoureux liés à jamais par la « magie » ou une autre force externe ne datent pas d’hier. On n’a qu’à penser à Tristan et Iseut. Main dans la main traite donc d’un sujet qui n’est pas forcément nouveau. Par contre, et c’est là que ça devient intéressant, peu de récits ont fait preuve, ces dernières années du moins, d’une aussi grande originalité dans ce domaine.
Car même si Joachim et Hélène sont « collés » l’un à l’autre, ils ne s’aiment pas; du moins, ils n’en ont pas encore pris conscience. Cette difficile cohabitation ne sera pas de tout repos. Les premiers temps seront franchement désagréables pour les deux. Cependant, à mesure que les jours vont passer, ils vont apprendre à se connaître et tenter d’éviter les causes de dispute. On ne se le cachera pas, les deux ne sont franchement pas faits pour vivre ensemble. Ils sont si différents. Mais, d’un autre côté, ne dit-on pas que les contraires s’attirent?
Le sujet est présenté d’une façon très légère, peut-être un peu trop d’ailleurs. Les premières minutes nous captivent, mais plus on progresse dans le récit (assez court, soit 1 h 25) et plus on sent que l’on passe à côté de quelque chose. Valérie Donzelli (qui est derrière la caméra et qui a coécrit le scénario avec Jérémie Elkaïm et Gilles Marchand) semble avoir manqué de temps pour donner toute l’attention requise à son œuvre.
Mais Main dans la main n’a pas que des défauts. Heureusement, le couple Jérémie Elkaïm/Valérie Lemercier est plus que compétent. Ils interprètent sans difficulté des personnages aux antipodes l’un de l’autre. D’ailleurs, peut-être est-il bon de rappeler que l’acteur de 34 ans a joué dans La guerre est déclarée et a déjà été en couple avec la réalisatrice. À ce propos, il est difficile de croire que les deux sont des ex tant il y a une belle chimie entre Elkaïm et Donzelli à l’écran.
L’humour est omniprésent dans le long métrage français. Certaines scènes sont drôles et d’autres un peu moins. Dans tous les cas, elles contribuent à donner à l’œuvre un caractère « léger ».
Verdict
Main dans la main est une romance légère qui part d’une belle idée. Dommage seulement qu’elle n’a pas été exploitée davantage. On aurait aimé voir un peu plus de viande autour de l’os.
Cote : 2,5 étoiles sur 5
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