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« Lakmé » à l’Opéra de Montréal : Notre critique
Une pure merveille

Lakmé fait partie des opéras français les plus connus du répertoire. Cette notoriété s’explique sans aucun doute par le Duo des fleurs, le fameux air écrit pour deux sopranos que l’on retrouve au premier acte. Depuis qu’il a été chanté pour la première fois en 1883, il n’a cessé d’être repris ici et là, surtout au cinéma et dans le domaine de la publicité.

Par contre, Lakmé comporte également d’autres airs très jolis, dont plusieurs ont été écrits spécialement pour le rôle-titre. Le meilleur exemple est évidemment L’air des clochettes du second acte qui n’est pas à la portée de toutes les chanteuses. Il s’agit d’un air demandant une grande prouesse vocale et qui exige aussi de la subtilité et de la grâce.

En fait, on pourrait presque dire que c’est le personnage de Lakmé, la fille de Nilakantha, un brahmane, qui porte l’œuvre sur ses épaules. Il est donc primordial d’avoir une soprano en forme et qui maitrise le rôle sur le bout des doigts.

Un rôle-titre puissant et gracieux

Ici, l’Opéra de Montréal a décidé de retenir les services d’Audrey Luna, une soprano colorature américaine, qui s’est fait connaître pour son interprétation dans The Tempest, un opéra composé par Thomas Adès et présenté au prestigieux Metropolitan Opera.

D’entrée de jeu, on peut affirmer que l’institution montréalaise a visé juste en faisant appel à cette artiste. À l’aise sur scène, elle nous donnait souvent l’impression que le rôle avait été fait sur mesure pour elle. Sa prononciation était presque exemplaire, si bien qu’il n’était souvent pas nécessaire de regarder les surtitres.

Et que dire de sa voix? Enchanteresse dans le Duo des fleurs et tout simplement sublime dans L’air des clochettes. Le temps semblait par ailleurs figé lorsqu’elle s’est mise à le chanter. Elle enchainait les notes hautes avec une facilité déconcertante. À aucun moment, on ne sentait qu’elle travaillait dur ou forçait pour aller dans l’aigu. Ce fut décidément le moment le plus impressionnant du spectacle. 

Une mise en scène somptueuse

Pour tout l’opéra, le metteur en scène Alain Gauthier a décidé de prendre le même décor, mais d’y ajouter, pour chacun des actes, des éléments divers. Le premier acte nous présentant le temple hindou était le décor le plus épuré. Le second était le plus chatoyant avec sa place du marché. Enfin, le dernier acte était, sans aucun doute, celui avec le décor le plus intimiste avec sa cabane dans la forêt.

Si vous aviez assisté à la production de 2007, vous allez sûrement constater que ce ne sont pas les mêmes décors que l’on a utilisés ici. Toutefois, ils ont été bien conçus et recréent à la perfection l’Inde de la fin du 19e siècle.

En revanche, je crois que ce sont les costumes qui ont été les mieux réussis. Il est rare que j’aie vu une production de l’Opéra de Montréal avec des costumes si colorés (autant pour les membres du choeur que pour les solistes). Ce fut une vraie merveille pour les yeux.

À la direction orchestrale, Emmanuel Plasson, fils du grand Michel Plasson, a été très convaincant, tout comme la plupart des autres chanteurs d’ailleurs.

Verdict

Avec Lakmé, l’Opéra de Montréal commence en force sa nouvelle saison en nous faisant voyager, l’espace d’une soirée, dans des contrées exotiques. Le paquet a été mis pour nous en mettre plein la vue et plein les oreilles. Un voyage à ne surtout pas manquer!

Lakmé sera présenté à l’Opéra de Montréal les 21, 24, 26 et 28 septembre 2013.

Crédit photo : Yves Renaud / Opéra de Montréal.

 

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