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Critique : Miss Octobre tomes 1, 2 et 3

Miss Octobre tomes 1, 2 et 3

Stephen Desberg et Alain Queireix nous offrent Miss Octobre, un polar noir et troublant se déroulant au début des années 60 à Los Angeles. Je viens de dévorer les trois tomes et disons-le tout de suite, je suis tombé sous le charme de Miss Octobre!

Viktor est une femme qui a tout pour plaire. Elle est jolie et ses parents sont riches. Elle a toutefois un terrible secret : une tentative de viol dont elle n’a plus aucun souvenir l’a laissée sourde. Pour mettre un peu de piquant dans son existence monotone, la jeune femme se change, le soir venu, en cambrioleuse. Et elle est très douée! Elle a déjà volé plusieurs oeuvres d’art de grande valeur.

Malheureusement, elle ne semble pas être au bout de ses peines. Un mystérieux tueur en série, qui a comme terrible passe-temps de tuer des jeunes femmes et de les exposer comme des playmates, en a après elle. Il désire en faire sa Miss Octobre. Jusqu’à présent, Miss Janvier a été retrouvée égorgée et Miss Février torturée.

L’enquête a été confiée à l’inspecteur Clegg, un vétéran du LAPD. Plus les jours passent et moins il a idée de qui est à l’origine de ces meurtres. La pression ne cesse de monter. La presse le harcèle alors que son patron souhaite lui retirer l’enquête s’il ne trouve pas rapidement le tueur. Et comme si ce n’était pas assez, il doit subir la compétition d’un jeune loup assoiffé de pouvoir, l’inspecteur Ariel Samson.

Parallèlement à l’enquête de Clegg, on suit celle de Viktor. Cette dernière essaie tant bien que mal de remettre les pièces du casse-tête en place. Mais c’est loin d’être facile. Elle sent que ses proches, spécialement son père, ne lui disent pas toute la vérité. Elle devra engager une détective privée. Et si son histoire et celle du mystérieux tueur en série étaient liées?

Un excellent polar

Miss Octobre est un polar comme je les aime. Il est très bien construit, efficace et, surtout, il sait nous tenir en haleine jusqu'à la toute fin. On ne connaît d’ailleurs l’identité du tueur qu’à la toute dernière planche ou presque. Évidemment, je ne vais pas vous gâcher la surprise. En revanche, disons que j’avais des doutes à mesure que je progressais dans ma lecture, mais que je ne l’avais pas du tout vu venir.

Graphiquement, la trilogie baigne dans une ambiance de film noir qui est en harmonie totale avec le scénario. Miss Octobre reprend d’ailleurs quelques caractéristiques du genre. Le héros masculin, l’inspecteur Clegg, est désespéré. Il doit, bien sûr, résoudre au plus vite l’enquête, mais également, négocier avec sa femme qui menace de foutre le camp avec sa fille. Cette ultime enquête sera pour lui une véritable descente aux enfers.

Clegg est toutefois loin d’être un enfant de chœur. Il n’hésite pas à tromper sa femme pour obtenir des informations privilégiées de prostituées et autres personnes peu recommandables. Il est évidemment difficile d’être en accord avec ses « vieilles » méthodes. Mais bon, il ne semble pas être le seul à faire de même. Son concurrent, Samson, est aussi un coureur de jupons. On dirait que c’était à la mode à l’époque chez la police…

Des personnages complexes

On s'en doute, l’une des qualités de Miss Octobre est de pouvoir compter sur des personnages solides, profonds et qui ne tombent jamais dans les stéréotypes du roman policier.

Il s'y dégage d’ailleurs quelque chose de très sexy (difficile de penser le contraire avec les trois couvertures des albums). Les scènes de nudité sont nombreuses durant toute la série. Queireix privilégie surtout la lingerie (la plupart des femmes sont dessinées avec des porte-jarretelles). La majorité de ces scènes sert cependant à faire avancer le scénario, même si certaines nous semblent quand même « gratuites ».

La série comporte certes de beaux dessins, mais elle est aussi assez chargée du point de vue du texte. Les phylactères sont nombreux. Par contre, ils sont rarement superflus. Desberg ne remplit jamais les cases de Queireix de bulles inutilement. Elles ont toujours leur utilité.

Ce n’est peut-être qu’un détail, mais j’ai aimé comment le scénariste avait présenté les bulles de Viktor. Certains mots sont imprimés dans un caractère plus gros et en gras. On a ainsi l’impression, étant donné qu’elle ne s’entend pas parler, que certains mots sonnent plus fort que d’autres.

Verdict

Miss Octobre est sans aucun doute l’un des polars les plus sexy de l’année. La trilogie se lisant comme un tout, je vous recommande vivement de vous procurer les trois tomes dès le départ.

Miss Octobre 01 – Playmate Serial Killer
Stephen Desberg (scénario) et Alain Queireix (dessin)
48 pages
Le Lombard

Cote : 4,25 étoiles sur 5

Miss Octobre 02 – La morte du mois
Stephen Desberg (scénario) et Alain Queireix (dessin)
48 pages
Le Lombard

Cote : 4 étoiles sur 5

Miss Octobre 03 – Très mauvais souvenirs
Stephen Desberg (scénario) et Alain Queireix (dessin)
48 pages
Le Lombard

Cote : 4,5 étoiles sur 5

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