Si elle est toujours féminine jusqu’au bout des doigts, elle peut parfois, en paroles, être plus crue qu’un gars de la construction. Varda est tout ou rien. Ou bien elle rit à gorge déployée ou elle pleure à chaudes larmes. Elle rayonne ou se cache. Elle t’aime à la folie ou te déteste à mort. Bipolaire assumée et nouvellement diagnostiquée avec un trouble de la personnalité limite, elle ne laisse personne indifférent, surtout pas les hommes.
D’entrée de jeu, elle m’a parlé de son attirance pour les hommes. « J’ai toujours été le genre de femme qui aime beaucoup séduire. D’ailleurs, cet aspect-là de ma personnalité dérangeait énormément mon mari qui me disait : « On a l’impression que tu es en mode chasseur tout l’temps, t’es comme un gars. » Ce n’est pas que j’aime chasser, mais j’aime séduire les hommes et pas nécessairement pour les amener dans mon lit. Maintenant que j’ai 40 ans, thérapies et hormones obligent, je me suis beaucoup calmée. La preuve, c’est qu’au lieu de séduire 50 gars, maintenant je séduis mon mari et ça fonctionne. Ça fait cinq ans que nous sommes ensemble et je le regarde encore comme un morceau de steak. » (Rires)
Quel type d’homme est capable de lui tenir tête? « Ça prend des hommes excessivement forts. Faut vraiment être fait solide pour être avec moi. Je suis une control freak. Moi, c’est my way or the highway! Sinon, je pète ma coche, je tape du pied et je fais le bacon à terre comme une enfant. » Est-ce à dire que les hommes aiment les emmerdeuses? « Parfois, mais pas tout le temps! (Rires) Mon mari me dit souvent que ce qu’il aime de moi, c’est ma fougue et il ajoute que si j’étais calme et « normale », il s’ennuierait à mourir. Avec moi, il y a toujours de l’action, il n’a pas le temps de s’ennuyer. »
Quand je demande à Varda ce qu’elle pense vraiment des hommes, elle n’y va pas avec le dos de la cuillère. « Je trouve que les hommes sont des êtres extraordinaires. Ce que j’admire en général chez eux, c’est leur force physique et leur façon de dédramatiser les choses. Des gars, ça s’engueulent, ça se donnent deux ou trois tapes sur la gueule pis après ça va prendre une bière ensemble. » Qu’aime-t-elle plus particulièrement des hommes? « J’adore leurs odeurs. J’adore leurs regards et comment ils marchent. Les hommes d’aujourd’hui sont beaucoup plus sensibles et ouverts. Beaucoup d’entres eux sont pour l’égalité des sexes et sont des pères responsables. Tu devrais voir le regard de mes enfants sur leur père. Il incarne l’homme fort, le roc, il est sécurisant, rassurant et il pourvoit. Moi, les hommes, les vrais, je les adore! »
Les hommes et les femmes sont-ils compatibles ou s’endurent-ils pour perpétuer la race? « Non, ils sont compatibles. Il y a malheureusement certains couples qui s’endurent pour des raisons qui, souvent, ne sont pas les bonnes, mais à travers ça, il y a des gens qui veulent profondément être ensemble. » Si Varda pouvait se passer du sexe d’un homme, songerait-elle à être en couple avec une femme? « Ah! non pas du tout! Non, je suis une hétéro finie. C’est bien trop de trouble une femme. Moi, j’aime les corps d’hommes et je ne suis pas attirée par la perfection. Les gars « plastique », les pretty boy, je n’ai jamais aimé ça. Je n’aime pas les hommes minces, il faut qu’il y ait un peu de pogne. Je n’aime pas nécessairement les hommes très grands. Le trait physique qui m’a toujours attirée chez les hommes est leur nez. J’aime les gars très racés. Un peu rough. Le trend métro sexuel, le hipster à la Xavier Dolan, pantalon cigarette, qui mange de la luzerne et joue de la flûte traversière sur le Plateau, j’suis pu capable. C’est quoi ça porter une tuque à 40 ºC? Moi, j’aime les gars « gars »! »
Après les fleurs, le pot
Si elle ne tarit d’éloges à notre sujet, elle n’en est pas moins déçue par certains de nos traits de personnalité. « Je trouve parfois que les hommes manquent d’écoute. Et ils peuvent, mais pas tous, faire preuve d’insensibilité. Nous, les femmes, sommes généralement des êtres très sensibles et les gars ne le comprennent pas toujours. Ce n’est pas inné chez un homme, mais ça s’acquiert avec le temps. Ils sont démunis devant la sensibilité de la femme. » Les pires défauts des hommes selon Varda sont… « Certains hommes sont trop carriéristes et d’autres, trop paresseux. Ce que je trouve dur à endurer des hommes, c’est leur crise de la quarantaine. Elle n’est vraiment pas évidente! Beaucoup de couples se séparent quand l’homme atteint la quarantaine. Il est dans son trip de petites filles de 22 ans. Il ne paye pas son hypothèque, mais il se promène en Porsche. Ils font un retour dans l’adolescence qui est assez perturbant. »
Si elle avait quelque chose à dire aux hommes qui liront cette entrevue sur Affaires de gars, ce serait quoi? « Restez exactement comme vous êtes. Ne changez rien. »