L’ISA est l’Intelligence Support Activity, une des agences les plus secrètes des États-Unis. Son rôle est d’effectuer des opérations délicates ou encore de passer après les autres pour effacer leurs traces. Sans ses interventions, plusieurs missions auraient échoué lamentablement.
Dans ce premier chapitre, le lecteur est appelé à suivre une petite équipe. À mesure qu’elle effectuera des missions aux quatre coins du globe (Mexique, Allemagne, Afghanistan, Colombie, etc.) on en apprendra davantage sur les quelques membres qui la composent.
Cependant, Nathan Edmondson ne tombe pas dans le voyeurisme. La vie privée de ces agents n’est que très peu évoquée. Il n’y a pas de romance, de problèmes personnels ou de remises en question. L’équipe, qui vit le deuil d’un de leurs membres, semble également très soudée, car on n’assiste à aucune dissension ou divergence idéologique. Peut-être que tout ça viendra dans le second tome, mais ça nous empêche un peu de nous identifier aux personnages qui ont parfois l'air trop synthétiques.
Il faut dire que les auteurs se sont appuyés sur de nombreux documents et faits véridiques pour concevoir cette bande dessinée qui est en fin de compte à mi-chemin entre la fiction et le documentaire. Peut-être qu'ils n'étaient autorisés qu'à nous montrer le visage professionnel de ces hommes et femmes. En tout cas, les quelques missions que nous voyons nous apparaissent crédibles. Il n’y a pas de gros méchants souhaitant juste anéantir notre civilisation ou des héros vertueux sans peur ; juste des êtres humains aux talents exceptionnels qui accomplissent brillamment les missions que leur ont confiées leurs supérieurs.
Avec un trait vif et une mise en image impeccable, Mitch Gerads n’a aucune difficulté à nous faire plonger dans le quotidien haut en couleur de l’ISA. Les missions sont prenantes et nous rivent à notre fauteuil. La violence est présente, mais n’est jamais glorifiée. En fait, la plupart du temps, les héros préfèrent se servir de méthodes un peu plus douces et opèrent presque toujours la nuit. Le dessinateur a par ailleurs une excellente maitrise de l’ombre et de la lumière. Son esthétique rappelle un peu les derniers James Bond.
Verdict
Rigoureux, méticuleux et bourré d’action, cet album plaira aux fans de romans d’espionnage qui en ont marre des histoires trop romancées. Bref, The Activity est une bande dessinée des plus intéressantes pour tous ceux et celles qui s’intéressent au renseignement américain!
The Activity, tome 1
Nathan Edmondson et Mitch Gerad
136 pages
Urban Comics
Cote : 3,5 étoiles sur 5.