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Southern Bastards, tome 1 : bienvenue dans l’Amérique profonde!

Earl Tubb est de retour à Craw County,  son village natal d’Alabama, 40 ans après l’avoir quitté. Même si près d’un siècle s’est écouté, la municipalité n’a pas changé. Les habitants semblent toujours aussi féroces et « primaires ».

Mais bon. Il ne doit y rester que 2 ou 3 jours, pour vider la maison de son oncle Buhl (qui a récemment déménagé dans un foyer de personnes âgées)… du moins, c’est ce qu’il croit! Après une bagarre avec un homme de main du coach de football local, qui est apparemment le dirigeant autoproclamé de la ville, Earl va avoir l’impression d’être investi d’une mission. Avec le vieux bâton de son père, qui était, avant sa mort, shérif de Craw County, le sexagénaire va décidé de nettoyer la ville de sa racaille. Ça va devenir une histoire personnelle. 

Je n’ai pas peur de le dire, j’ai été conquis dès les premières pages. Jason Aaron nous fait tomber presque instantanément amoureux de son univers. Tout comme son collègue dessinateur, il a grandi dans le sud des États-Unis. Et ça parait. Sans être une caricature de l’Amérique profonde, Southern Bastards nous montre un visage méconnu, voire terrifiant, de cette région.

Oui, c’est violent. Mais dans ce petit coin de pays, où la justice est inexistante, se battre avec ses poings (ou un objet contondant) semble être la meilleure façon pour se faire entendre. 

En même temps, il se dégage du héros quelque chose de très profond. Il nous donne envie de connaitre sa petite histoire. Il laisse, par exemple, constamment des messages téléphoniques à quelqu’un dont on ignore l'identité. On ne sait pas non plus les liens qu'il avait avec son père ni pourquoi il a quitté la ville.

En d'autres mots, le scénariste ne s’est pas contenté de narrer les aventures d’un gars sans cervelle avec des gros bras qui a envie de casser des gueules. On sent que sous la coquille de Earl Tubb se cache quelque chose de très fragile et d'attachant. 

La mise en scène aux petits soins et le dessin plutôt carré, mais efficace, donnent, pour leur part, magnifiquement vie au monde de Southern Bastards. Les personnages, déformés presque vulgairement, nous rappellent qu’on est en présence de gens bien simples et qu’on est très loin de New York ou d’une autre ville américaine tendance.

Verdict 

Trop court! Voilà le seul défaut que je pourrais reprocher à ce premier volume de Southern Bastards! Une série qu’il faudra surveiller de très près dans les prochaines années. 

 

Southern Bastards, tome 1 – Ici repose un homme

Jason Aaron et Jason Latour

128 pages

Urban Comics 

 

Cote : 4,25 étoiles sur 5 

 

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