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Notre critique du film d’animation « Le vent se lève »

Une œuvre historique

Contrairement à d’autres films de Miyazaki, Le vent se lève prend des allures de biographie en s’inspirant d’un personnage qui a bel et bien existé. Il raconte l’histoire de Jirō Horikoshi, un homme connu dans l’histoire de l’aviation pour avoir conçu les célèbres chasseurs Zéro.

Le long métrage commence dans les années 1910. Jirō, même s’il est haut comme trois pommes, adore déjà les avions. Myope, il sait qu’il ne pourra jamais devenir pilote d’avion. Par contre, il peut vivre sa passion autrement. Inspiré par le concepteur d’aéronef Giovanni Battista Caproni, il décide qu’il va devenir ingénieur en aéronautique.

Après avoir étudié à l’Université impériale de Tokyo, Jirō se trouve un emploi dans une entreprise japonaise qui conçoit des avions. Le travail est difficile. Beaucoup de projets ne dépasseront jamais le stade de prototype. Mais jamais il ne baissera les bras.

Même s’il passe le plus clair de son temps sur sa planche à dessin, ça ne l’empêche pas de tomber amoureux d’une femme : Nahoko Satomi. Il l’avait rencontrée dans un train alors qu’elle n’était encore qu’une enfant. Il l’avait, à l’époque, sauvée d’un important séisme. Puis, il ne l’avait revue que plusieurs années plus tard.

Pour les grands…

Le vent se lève est peut-être un film d’animation, mais il demeure beaucoup plus « mature » que la plupart des autres films qui sont à l’affiche au cinéma. J'irais même jusqu'à dire que cette œuvre s’adresse avant tout aux adultes.

Tout d’abord, son approche est littéralement à l’opposé de ce qu’offrent les autres films d’animation. Ici, le gentil n’a pas comme mission de détruire un antagoniste physique. Il y a bien sûr des obstacles, mais ceux-ci sont beaucoup moins tangibles que ce qu’on est habitué de voir.

Ensuite, Le vent se lève aborde des sujets qui vont parler beaucoup plus aux cinéphiles plus âgés. Il regroupe, par exemple, des faits historiques, comme le séisme de 1923 du Kantô ou encore la Deuxième Guerre mondiale. L’histoire d’amour impossible entre les deux protagonistes du récit va aussi interpeller davantage les adultes.

Alors que nous sommes habitués à des films de 1 h 40, le long métrage de Hayao Miyazaki dépasse les deux heures (124 minutes). Il peut être difficile pour de jeunes enfants, surtout au cinéma, de rester concentrés aussi longtemps.

De plus, les parents risquent d’être choqués par le nombre de cigarettes que fument les personnages (même si c’était probablement la mode à l’époque de fumer autant). Ça passe dans des « vrais » films, mais peut-être un peu moins ici. Toutefois, quand on sait que le film s’adresse d’abord aux adultes, ça passe mieux.

Et un peu pour les petits

Il reste que cette production regroupe plusieurs thèmes qui parleront aux spectateurs de tous les âges et spécialement aux plus petits, par exemple la persévérance, croire en ses rêves ou encore le courage. 

À ce propos, même s’il est assez sérieux (ne vous attendez pas à rire souvent), Le vent se lève comporte quelques éléments fantaisistes. En effet, quelques scènes nous présentent les rêves de Jirō dans lesquels il imagine se promener sur des avions avec Caproni.

Visuellement, Le vent se lève est magnifique. Bien qu'étant à l’opposé de ce que propose Hollywood, il n’en demeure pas moins rempli de détails. Certains plans auraient assurément leur place dans un musée.

C’est Joe Hisaishi qui signe ici la musique. Elle n’a rien à envier aux autres aspects du film. Elle est inspirée, rayonnante et accompagne à merveille les images. On peut aussi y entendre des œuvres classiques comme le Winterreise de Schubert.

Verdict

Véritable chant du signe, Le vent se lève possède une finesse scénaristique et visuelle comme on en voit rarement au cinéma. Un merveilleux conte qui plaira davantage aux adultes, mais qui véhicule tout de même des thèmes qui rejoindront les plus petits.

Cote : 4 étoiles sur 5

Le vent se lève prend l’affiche le 28 février 2014. 

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