Des enlèvements
Avant de parler spécifiquement de ce dernier tome, il est nécessaire, je pense, de résumer la prémisse de cette série de science-fiction. Pour faire simple, disons qu’à travers le monde, un groupe restreint de personnes de nationalités, de catégories sociales, d'âges et de sexes différents se sont fait enlever. Ils ont tous été conduits sur une plate-forme en pleine mer. Là, des scientifiques, avec l’aide de ADAM, un ordinateur quantique, procèdent à des expériences pas toujours très éthiques.
Dans cet ultime tome, on retrouve Isabel. La jeune femme est au centre de l’expérience. On pourrait même dire qu’il s’agit de la dernière cobaye d’ADAM puisque, après l’avoir « analysée », l’ordinateur va réaliser qu’il ne trouvera jamais complètement de réponses à ses questions.
En fait, il va se remettre en question et même décider de tout stopper, ce qui ne sera pas sans conséquence pour les détenus, mais également pour les gardiens et les scientifiques. Rapidement, on va se rendre compte qu’ils sont tous – c’est le cas de le dire – dans le même bateau.
Encore des questions
Vous ne saurez pas tout après avoir lu ce quatrième tome. Plusieurs questions restent en suspens. Aussi, attendez-vous à voir mourir pas mal de monde. Les dernières pages sont, disons-le franchement, très violentes. Elles détonnent avec la première partie qui est beaucoup plus bavarde. En tout cas, le moins que l'on puisse dire, c'est que la finale est loin d'être ennuyante.
La première chose qui marque, du point de vue visuel, est l’apparence des personnages. Ils semblent littéralement sortir du décor. Parfois, on a l’impression qu’ils ont été « collés » aux environnements. Leurs visages ont un style vraiment unique qui se rapproche de la photographie. Leurs expressions faciales sont particulièrement abouties.
La majorité de l’intrigue de ce quatrième tome se déroule sur la plate-forme. Les décors sont sombres et contribuent à créer un sentiment d’oppression. Plusieurs cases m’ont semblé inspirées de « vieux » films de science-fiction comme le superbe Alien. Les quelques cases qui se déroulent à l'extérieur nous donnent l'oxygène nécessaire pour pouvoir replonger dans cette noirceur.
Verdict
Les personnages plus vrais que nature et les décors oppressants contribuent à donner au titre une atmosphère très cinématographique comme on en voit rarement dans la bande dessinée. On dit souvent que le 7e et le 9e art ont beaucoup de choses en commun, et Le protocole Pélican en est la preuve. Néanmoins, quelques fans de la série seront peut-être surpris par la finale explosive qui ne répondra hélas pas à toutes leurs questions.
Cote : 3,5 étoiles sur 5
Le protocole Pélican : Tome 4
Éditions Dargaud