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« La maison du pêcheur » : pourquoi des membres du FLQ auraient-ils enlevé le ministre Pierre Laporte?

Été 69

Les événements de La maison du pêcheur se passent avant octobre 1970. En effet, on retrouve Paul Rose (Vincent-Guillaume Otis), Jacques Rose (Benoit Langlais) et Francis Simard (Charles-Alexandre Dubé) près d’un an et demi plus tôt, pendant l’été 1969. Le trio est arrivé à Gaspé dans le but d’ouvrir un centre pour faire de l’animation sociale. Bien vite, ils sont rejoints par
Bernard Lortie (Mikhail Ahooja), le fils d’un pêcheur gaspésien dont le bateau familial vient d’être saisi par la banque. Ils sont dans la jeune vingtaine et sont des fervents militants indépendantistes.

Dès son arrivée, le groupe n’est pas très bien accueilli par certains membres du conseil municipal ainsi que par les commerçants locaux qui vivent du tourisme estival et qui ont peur que l’établissement de « hippies » fasse fuir les touristes anglophones. Parmi ceux-ci, André Duguay (Luc Picard), qui possède un camping situé en face de leur bâtiment, et membre du conseil municipal, est bien décidé à les faire partir.

Un regard nouveau

Sans être un documentaire (certains éléments ont été changés), La maison du pêcheur est un peu la genèse de la cellule Chénier. Elle nous permet de mieux comprendre pourquoi les membres de ce groupe ont posé des gestes si violents. Évidemment, on éprouve de la sympathie pour ces jeunes hommes, mais de l’autre côté, le but du long métrage n’est pas de nous faire cautionner les tristes événements de la crise d’Octobre.

Il faut dire que La maison du pêcheur est avant tout un film politique. Entièrement tourné en noir et blanc (sauf pour les premières et dernières minutes qui se concentrent sur l’arrestation de l’un des membres en 1970), il nous montre la détermination de jeunes adultes qui tentent de faire changer la mentalité des habitants de la Gaspésie de façon pacifique. Bien vite, ils se rendent compte que les moyens utilisés sont peu ou pas efficaces. Paradoxalement, leur « cabane » semble avoir de plus en plus de succès. Des jeunes affluent des quatre coins du Québec pour s’y installer. Cependant, ces derniers ne veulent pas se faire parler de socialisme ou d’indépendantisme, mais veulent plutôt faire la fête sur la plage.

Plus d’une fois, on ressent cette rage intérieure et profonde de la part des protagonistes. Ils veulent que les choses changent. Mais malheureusement, la population semble peu préoccupée par leurs revendications. Après tout, ça prend du temps éduquer un peuple.

À la base, des pacifistes?

Il est quand même beau de voir que les quatre amis n’ont jamais recouru à la violence, et ce, même si on les a provoqués plus d’une fois. En fait, l’un des événements les plus graves de leur séjour est sans doute l’occupation, pendant quelques minutes, de la station de radio locale pour diffuser leur message. Comme on le sait, de retour à Montréal, ils ne vont cependant pas s’arrêter là.

Sans grande surprise, le récit comporte beaucoup de personnages. Toutefois, les motivations de chacun sont bien exposées et, dans l’ensemble, le tout demeure cohérent. On s’écarte un peu du film politique avec les relations amoureuses de Bernard Lortie, mais on comprend la volonté du réalisateur de rendre son œuvre accessible à un plus grand public. Les acteurs font également un bon travail.

Verdict


Au final, La maison du pêcheur permet de voir, d’un œil nouveau, certains événements ayant mené à la crise d’Octobre. Sans répondre à toutes les questions, il tente de nous faire comprendre (du moins partiellement) ce qui a poussé ces jeunes hommes à prendre les armes et à faire partie des principaux acteurs de cette crise nationale.

Cote : 3,5 étoiles sur 5

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