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« La Banque », tome 4 : pas toujours facile d'être un banquier!

Ce quatrième opus est sans aucun doute le plus violent depuis la parution du premier. Nous sommes à Paris en 1857. Les ouvriers se préparent à un autre soulèvement qui, s’il n’est pas contrôlé, pourrait signer la fin du système bancaire français. Les communards, comme ils se font appeler, sont des partisans du socialisme et de l’anarchie. Il est assez facile de comprendre qu’il n’est pas bon d’être un banquier dans la capitale française…

C’est dans ce monde en pleine mutation et très dangereux pour les bourgeois que les deux familles Saint-Hubert vont évoluer. Étant en froid depuis un certain nombre d’années, certains événements les forceront à se rapprocher. Parce que quand la menace est trop grande, il faut toujours pouvoir compter sur la famille. 

À l’instar des trois premiers chapitres, les auteurs conservent ici le même niveau de qualité. En plus de contenir, une fois de plus, un dossier de quelques pages, à la toute fin, qui nous éclaire sur les événements narrés dans le récit, on constate rapidement que l’album repose sur des bases solides, et ce, tant du point de vue de l’image que de l’écrit. 

Si dans les derniers tomes on voyait la famille Saint-Hubert s’agrandir, ici, c’est tout le contraire. Les événements de la Commune de paris de 1871 (l’album se déroule de 1857 à 1871) signeront la fin de plusieurs des protagonistes majeurs. Ce n’est pas la première fois que nous assistions à la mort de certains personnages importants. Par contre, on en n'avait jamais vu mourir un aussi grand nombre. Personne ou presque n’est épargné! On se croirait presque dans Le Trône de fer.

D’ailleurs, même si l’action est plus présente que jamais, on est content de voir que les magouilles et les plans secrets – des sujets chers aux auteurs – sont toujours aussi présents. Les banquiers et en particulier les Saint-Hubert, qui complotent constamment pour tenter de grossir leur fortune et diminuer celle des autres, sont souvent montrés comme des individus sans scrupule désirant simplement s’enrichir sur le dos du peuple ou du gouvernement. 

À une époque où on accuse les banques de faire des profits faramineux, une série comme La Banque, et spécialement ce quatrième tome, a entièrement sa place. On réalise qu’en plus d’un siècle, les choses ne se sont pas vraiment améliorées, malheureusement. 

Graphiquement, Malo Kerfriden nous montre une ville lumière qui souffre. Les quartiers démolis par les affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre abondent, tout comme les scènes de foule qui surprennent par leur réalisme. 

Verdict 

Il ne faut pas s’attacher trop aux personnages de La Banque et ses auteurs nous le rappellent brutalement avec ce quatrième tome riche en complots. C’est décidément le plus épique, mais aussi le plus tragique de la saga. Il reste que malgré une finale assez brutale, nous avons bien hâte de retrouver la prochaine génération qui s’annonce encore plus « malicieuse » que la précédente. À suivre!

 

La Banque, Deuxième génération, Le pactole de la commune – tome 4

Pierre Boisserie, Philippe Guillaume et Malo Kerfriden 

60 pages 

Dargaud 

 

Cote : 4 étoiles sur 5.

 

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