Oui, il y a encore ce mélange d’humour, de fantaisie et de gore, qui est un peu devenu avec le temps la marque de commerce de Goblin’s. Cependant, les auteurs y ont ajouté un élément absent des autres opus : du grandiose. Comment ont-ils fait cela? En se posant cette simple question : Et si l’élu commençait à parler?
Pour la « vraie » première fois de la série, l’élu, ce gobelin aux « cheveux de coton », est sorti de son mutisme. Comme le voulait la prophétie, il est maintenant décidé à guider son peuple vers la victoire.
Ce 10e tome montre comment ces petites créatures vertes considérées comme insignifiantes par les nains, les elfes, les humains et les trolls, arrivent à conquérir tour à tour chacun des territoires de ces derniers. Et disons que c’est assez jouissif pour le lecteur qui commençait à se lasser de voir ces pauvres gobelins se faire massacrer dans chacune de leurs aventures.
Comme je viens de le mentionner, l’humour y est toujours présent, mais on dirait que le côté épique a éliminé la plupart des blagues faciles. Les gags y sont plus raffinés et, surtout, plus drôles qu’à l’habitude. La plupart tournent autour du pauvre chef qui essaie de se trouver un nouvel emploi depuis qu’il a été détrôné bien malgré lui par l’élu.
Comme c’est un peu la coutume, La révélation de l’élu comporte son lot de références. Ici, il est surtout question des jeux vidéo d’assassinat tels Assassin’s Creed, Hitman, Metal Gear Solid et, bien sûr, du sempiternel Seigneur des anneaux.
Malgré tous ces changements, on n’a pas le sentiment que le scénariste a dénaturé la série. C’est toujours les mêmes personnages, le même univers et la même essence. Je ne pense pas que les fans de Goblin’s vont crier au scandale.
Le dessin n’a pas non plus trop changé. Corentin Martinage garde le même style caricatural avec des environnements néanmoins un peu plus travaillés. La finale vaut particulièrement le détour ; probablement parmi les plus belles cases de Goblin’s, tout épisode confondu.
Verdict
Honnêtement, mon seul souci avec La révélation de l’élu, c’est que les bédéistes ont mis la barre tellement haute que le onzième tome ne pourra pas le surpasser. En même temps, ils peuvent encore me surprendre!
Goblin’s, tome 10 – La révélation de l’élu
Cote : 4,5 étoiles sur 5