Une nouvelle découverte
Il est toujours intéressant de découvrir une nouvelle série. L’auteur nous y présente son histoire, alors que le dessinateur nous présente visuellement son univers. Évidemment, le but est de séduire les lecteurs pour ultimement leur faire acheter le second tome et tous les autres qui vont suivre.
Dans le cas du tome 1 de Frontiers, il n’y a qu’un seul artiste derrière le projet. En effet, Christophe Wild s’est occupé du scénario, du dessin et de la couleur. Ça vaut la peine de le souligner, car, de nos jours, la plupart des bandes dessinées sont l’œuvre d’au moins deux artistes. Évidemment, le terme « artiste » n’inclut pas toutes les autres personnes qui ont travaillé de près ou de loin à l’élaboration de la bande dessinée.
Ancien et futur
L’action de cette nouvelle saga se déroule en 1963, en Europe. On ne sait pas où exactement. Nous suivons les aventures de Daniel Storm, un des meilleurs agents du Before Alien Destruction (B.A.D.), un organisme créé pour préserver les secrets technologiques apportés par les extraterrestres. Il faut dire que la Terre est peuplée d’extraterrestres depuis déjà plusieurs décennies. Mais ceux-ci, du moins la plupart, semblent vivre en harmonie avec les humains.
En fait, le B.A.D. agit un peu comme une police spéciale et traque les criminels extraterrestres qui tentent de faire du mal aux autres, notamment aux humains. Tout comme nous, ces habitants venus d’un autre monde ne sont pas tous des enfants de chœur.
La traque se focalise surtout sur une enquête de Storm. En effet, le détective enquête depuis un certain temps déjà sur une mystérieuse série de disparitions. La personne derrière ces enlèvements semble avoir un penchant pour les jeunes femmes de belle apparence. Avec l’aide de ses collègues, il devra tout faire pour que cessent finalement ses activités.
Parallèlement à ces aventures, le lecteur est invité à découvrir, du moins partiellement, l’histoire d’un homme âgé qui ressemble étrangement à un certain Albert Einstein. On connaît peu de choses sur lui, mais on croit qu’il s’agit d’un scientifique ou d’un chercheur.
Susciter l'intérêt
Comme c’est souvent le cas après la lecture des premiers tomes, on en ressort avec beaucoup de questions. C’est d’ailleurs là l’intérêt de ceux-ci. Je pense que de ce point de vue, La traque a assez de matériel pour convaincre les lecteurs de poursuivre leur lecture. Il est vrai que certaines séquences peuvent nous mélanger un peu, mais rien de trop grave pour gâcher notre plaisir. En fait, l'intrigue est divisée en plusieurs petites histoires qu'il faut prendre la peine de lire avec attention, sinon on risque de perdre le fil.
Le scénario est, de son côté, inspiré grandement des films policiers des années 50-60. Même si l’album se déroule dans un univers futuriste, il se rapproche davantage du roman policier que du livre de science-fiction. L’intrigue policière est à ce propos bien tissée, même si nous n’avons pas encore tous les éléments en main pour nous prononcer définitivement.
Je pense cependant que l’élément le plus réussi de ce premier tome concerne son aspect graphique. Grâce à un rendu hyper-réaliste, on a l’impression de lire un film d’animation qui a été retranscrit sur papier. Le tout est majoritairement présenté en noir et blanc, sauf dans certaines cases où l’auteur met l’accent sur le rouge. C'est sublime du début à la fin.
L’univers rappelle quant à lui celui du film noir. Son mélange entre ancien et nouveau est fort crédible. Christophe Wild a tout fait pour rendre son œuvre sexy. Du début à la fin, le lecteur est en contact avec de jeunes femmes habillées en petites tenues (celles-ci sont parfaitement dessinées). Par contre, il ne tombe jamais dans le sexe barbare. Il s’agit plus d’un jeu de séduction, qui fonctionne par ailleurs très bien!
Verdict
Frontiers – Les chroniques des agents du B.A.D. : La Traque est une première tentative réussie pour Christophe Wild. Il s’agit d’une excellente synthèse entre le film noir et le film de science-fiction. Bref, décidément l’une des BD les plus sexy de l’automne. À lire!
Cote : 4 étoiles sur 5