Flou volontaire

Chaque fois que ma mère appuyait sur le déclencheur de son appareil photo, on aurait cru entendre un forgeron sur son enclume. En raison du choc provoqué sur le dessus de l’appareil (4,2 à l’échelle Richter), les têtes étaient inévitablement coupées. Et je ne vous parle pas du flou artistique.  

Alors tant qu’à être flous, soyons flous. Laissons notre folie créative prendre le dessus. Pourquoi ne pas s’éclater et jouer avec la lumière? Photographier le mouvement. Faire surfer la lumière sur notre capteur. Il existe un mode idéal pour cela, priorité à la vitesse (TV ou S). Certes, cet exercice pourrait être fait en mode manuel, mais bon. Allons au plus simple. On peut créer le mouvement de façon volontaire en remuant l’appareil ou encore, se stabiliser sur un trépied et capturer le sujet qui bouge devant nos yeux. En temps normal, plusieurs photographes utiliseront le mode priorité à la vitesse pour la photographie sportive (pour stopper le sujet). Mais ici, pour notre exercice, plutôt que d’augmenter la vitesse d’obturation, nous la diminuons afin de créer un flou artistique, un flou volontaire. Comment? Idéalement par temps couvert, utilisez un ISO de 50, 100 ou 200. Diminuez la vitesse d’obturation en deçà de 1/30 seconde. Faites l’expérience à une seconde. Puisque ce mode est un mode automatique, l’ouverture suivra pour exposer correctement la scène.

Amusez-vous! Le sujet peut être des voitures en soirée, les vagues, les gens dans la rue, votre beau-frère qui danse dans le salon avec son sac de chips au vinaigre et sa Molson Ex. Pour ceux qui se posent la question au sujet de la photo prise au Festival des traditions du monde de Sherbrooke, cette image a été réalisée en utilisant une vitesse d’obturation d’une seconde. Au moment du déclenchement, j’ai tiré sur la bague de mon zoom pendant l’exposition. Effet zoom « in ou out ». Je sais, je sais, je suis fou…
À bientôt    

Photo/René Marquis