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Dokken – « Broken Bones »… Don a toujours le feu

C’est toujours inquiétant d’avoir entre les mains le nouvel album d’un groupe qu’on a beaucoup aimé durant sa période prolifique (1983 à 1990) et qui tente de demeurer dans le coup malgré des années difficiles, malgré un changement de personnel régulier. On ne sait pas trop si la surprise sera bonne ou pas. Dans le cas de Dokken, il y a quand même eu quelques belles surprises après plusieurs albums décevants de 1997 à 2002. Hell to Pay en 2004 était un brillant retour à leur son hard mélodique, tandis que Lightning Strikes Again en 2008 a bien tiré son épingle du jeu.

La période George et Don
Pour ceux qui se souviennent du groupe, il y avait deux forces majeures faisant de Dokken l’une des meilleures formations hard rock/métal à l’époque : le jeu de guitare de l’incomparable virtuose George Lynch et la voix unique, puissante et facilement identifiable de Don Dokken. Qui n’a pas aimé les albums Tooth & Nail, Under Lock and Key et surtout, Back For The Attack? Ils avaient tout pour réussir. Ils ont même enregistré la chanson titre du film Nightmare on Elm Street 3, Dream Warriors, qui était accompagnée d’un clip surprenant avec la participation de Freddy Krueger.

Le problème, c’est que George et Don n’ont jamais été capables de s’endurer et de cohabiter, ce qui a mené à toutes sortes de tensions internes jusqu’à l’éclatement du groupe. Ils ont tenté de se réunir en 1995, mais ça n’a pas duré. Les vieilles querelles ont refait surface. Depuis, George a ses projets, et Don a poursuivi l’aventure Dokken de son côté. Fermons la page d’histoire; d’ailleurs, Don Dokken est sérieusement tanné qu’on lui parle de George Lynch et qu’on compare tous ses guitaristes à lui. On peut le comprendre, mais c’est justement difficile de ne pas comparer le nouveau matériel avec les meilleurs albums du groupe.

La voix de Don
Bon, revenons à Broken Bones. D’entrée de jeu, il y a trois choses qui nous frappent. Un : la pochette du disque, dans un ton de bleu, qui fait penser justement à Back For The Attack, et le squelette qui nous rappelle même la Skull Guitar de Mr. Scary. Automatiquement, une attente est créée. Deux : la première chanson, Empire, est inspirée et la guitare de Jon Levin est incroyable; tout s’annonce pour le mieux. La troisième chose, un peu plus triste, c’est la détérioration de la voix de Don. Ce n’est pas si mal, mais il ne va plus dans les hautes notes. Le groupe compense par l’ajout de solides back vocals, mais pour ceux qui ont aimé Dokken, ce n’est pas pareil. Les dernières années semblent avoir été difficiles sur ces cordes vocales, c’est indéniable.

L’album
Malgré tout, c’est un bon disque. Musicalement inspiré, somme toute pas trop loin du son classique du groupe. La chanson titre est celle que je vous propose; elle se démarque des autres, et encore là, je fais une référence à Back For The Attack, car elle me fait penser à la bombe Heaven Sent (1987). En l’écoutant, on a automatiquement le goût de replonger dans cette dernière. C’était peut-être voulu, remarquez bien. Cela dit, son refrain a une ligne mélodique qui est délicieuse. Don s’est appliqué pour les textes du disque, qui sont bien soignés; on reconnaît immédiatement son style. L’album s’écoute très bien, mais ce qui manque, c’est un peu de conviction, un peu d’émotions, car même si tout est bien joué, que les refrains sont solides, que les harmonies vocales sont intéressantes, il manque ce petit plus… ce petit quelque chose qui le rendrait incontournable.

Cela dit, pour les vieux fans, il y a quelque chose d’intéressant pour se remplir les oreilles! Ah oui, sachez qu’en novembre paraîtra un disque regroupant trois des quatre membres originaux de Dokken (Jeff Pilson, Wild Mick Brown et George Lynch) sous le nom T&N pour… (roulement de tambour) : Tooth & Nail. À suivre!

Note : 7,5 sur 10

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