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Critique de bande dessinée : « Far Out »

Des robots font la loi dans le Far West

Un automate solitaire se réveille sur une planète désertique. Il ne sait pas qui il est. Cependant, d’autres semblent connaître son identité. Et ce n’est pas bon pour lui! En effet, il est pris pour un dirigeant d’une bande rivale. Il va se retrouver pris malgré lui dans un monde où cohabitent des robots cowboys.

Ce premier tome fait figure de longue introduction. Le lecteur prend contact avec cet univers original (implanter des robots dans un monde issu des westerns spaghettis, il fallait le faire!). Mais attention! L’action est quand même au rendez-vous. On assiste à plusieurs scènes de combat prenantes. Bon, les robots, ça ne saigne pas, mais il y a tout de même des membres d’arrachés ici et là.

On comprendra que l’intrigue n’avance pas beaucoup pendant ces 80 pages. On ne sait pratiquement rien sur le personnage principal ni sur les autres d’ailleurs. En revanche, je ne crois pas que ce soit vraiment un défaut en soit. Far Out propose un rythme résolument plus lent que la concurrence et il n’y a rien de mal là-dedans. Ça fait du bien de lire une BD qui ne nous balance pas à chaque page une tonne d’informations. À mon sens, la série a du potentiel pour durer encore pendant plusieurs tomes.  

Si la bande dessinée européenne et américaine nous a habitués à des albums en couleurs, chez nous, c’est un peu plus rare. Beaucoup d’albums voient, en effet, le jour uniquement en noir et blanc. Pour Far Out, les auteurs ont décidé de publier leur oeuvre en couleurs. Et quelle bonne décision!

Olivier Carpentier fait un travail remarquable. Contrairement à d’autres dessinateurs (qui privilégient soit les personnages ou les décors), le dessinateur est à l’aise autant avec les protagonistes qu'avec les environnements dans lesquels ils évoluent.

Dessiner des robots n’est pas toujours chose facile; ou bien on les rend trop froids ou alors on les humanise trop. Dans les deux cas, ça agace le lecteur. Dans Far Out, le dessinateur a trouvé un juste milieu. Même si les personnages penchent plus vers l’humain que l’ordinateur, on sait que l’on est toujours en présence de robots. Il ne s’est pas contenté de remplacer des humains par des androïdes avec des chapeaux de cowboy. On sent bien que chaque personnage a une « âme » robotique.

Les décors sont également superbes. Toute l’histoire baigne dans une lumière chaude. On sait que les robots ne suent pas, mais on en vient presque à ressentir la chaleur étouffante qui règne sur cette planète.

Verdict

Ce premier album de Far Out nous propose une magnifique introduction à l’univers original créé par Langevin et Carpentier. On ne sait peut-être pas grand-chose encore de ces sympathiques robots cowboys, mais une chose est sûre, on a envie de les revoir rapidement!

Far Out
Gautier Langevin et Olivier Carpentier
80 pages
Éditions Lounak

Cote : 4 étoiles sur 5

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