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« Angélique, marquise des anges » : sensuelle et insoumise

Jeune et insoumise

L’histoire se déroule dans la France du XVIIe siècle. La charmante Angélique (Nora Arnezeder) a été promise au riche, mais vieux et mutilé comte Joffrey de Peyrac (Gérard Lanvin). Cette union forcée est loin de faire son affaire, mais elle finit tout de même par obéir. Le comte a versé une généreuse somme à la famille d’Angélique en échange du mariage. 

La jeune femme est emmenée au château de Peyrac. Si elle est réticente au début et refuse toute avance du comte, elle commence, petit à petit à éprouver des sentiments pour son nouveau mari, qui n'est pas aussi terrible qu'elle le pensait. Puis, elle s’offre à lui. Le couple vit des années heureuses jusqu’à ce que le Roi-Soleil en voyage avec toute la cour débarque dans son havre. 

Même si Louis XIV voue un grand respect à de Peyrac, quelques nobles et même des hommes d’Église ne sont pas du même avis. Il faut dire que le comte est un fervent adepte de la science et qu'il lutte contre l’obscurantisme. Malheureusement pour lui, il sera incapable de déjouer le coup monté de ses détracteurs. Résultat : il sera envoyé à la Bastille en attendant d’être jugé pour sorcellerie. Sa femme fera tout pour prouver son innocence, tout en faisant bien attention à sa personne, car elle aussi a des raisons de craindre pour sa vie. 

 

Sensuel, vraiment?

Si vous vous êtes contenté de regarder l’affiche du long métrage, peut-être pensez-vous qu'Angélique, marquise des anges est un film érotique dans lequel le personnage principal collectionne les amants. Il n’en est rien. Angélique est tout le contraire d’une femme de petite vertu. De nature insoumise, elle ne se laisse marcher sur les pieds par personne, et ce, même pas par le roi de France en personne. Elle n'a qu'un seul homme dans sa vie : son mari.

Le réalisateur Ariel Zeitoun a bien pensé intégrer une scène dans laquelle on voit Nora Arnezeder nue comme un ver s’adonner au plaisir de la chair avec son mari, mais il s’agit, à une exception près, de la seule scène de nudité du récit. On regarde Angélique, marquise des anges d’abord pour son intrigue politique qui est assez bien ficelée. Elle demeure complexe – la production regorge de personnages qui portent des noms qu’une oreille moderne n’a pas l’habitude d’entendre tous les jours – sans être trop compliquée. Tout cela pour dire que lorsque le générique apparaîtra sur le grand écran, vous aurez compris les tenants et les aboutissants sans pour autant avoir été déçu par la faiblesse du scénario.

Par contre, je me dois de dire que certaines situations m’ont semblé tout simplement tirées par les cheveux. Par exemple, la scène où un chien bondit d’une fenêtre pour attaquer des gardes dans un tribunal bondé et repartir sans une égratignure m’a semblé trop invraisemblable ou, en tout cas, on aurait pu trouver un moyen plus crédible de le mettre en scène. Ou encore, la séquence où Angélique accepte enfin de coucher avec son mari. La scène est très belle, ce n'est pas ça le problème. C'est plutôt le fait qu'elle semble tomber trop facilement dans ses bras. 

En parlant de la mise en scène, celle-ci est somptueuse, comme on pouvait s’en douter. Les costumes sont sublimes, les décors merveilleux et les figurants très nombreux. Si c’était justifié de mettre le paquet dans la mise en scène pour nous montrer toute la magnificence de la France de cette époque, on n’était pas obligé de faire de même avec la bande sonore. La musique, aussi belle soit-elle, m’a semblé être trop présente. Parfois, on a l’impression qu’elle a été ajoutée tout simplement pour combler un vide ou nous « forcer » à ressentir de la tristesse, de la peur ou de la tension. Et l’abus des ralentis n’arrange pas les choses. On aurait pu faire plus confiance aux acteurs. Après tout, Angélique, marquise des anges compte sur une distribution chevronnée. 

Verdict 

Sans être aussi sensuel qu’on le laissait croire, Angélique, marquise des anges peut au moins se rabattre sur la somptuosité de sa mise en scène et sur son intrigue politique, qui n'est certes pas parfaite à cause de ces quelques scènes abracadabrantesques, mais qui demeure tout à fait convenable. 

Cote : 2,5 étoiles sur 5

 

Angélique, marquise des anges prend l'affiche le 21 mars.

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