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Ford Pinto : autopsie d’un désastre

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Le 11 septembre 1970, Ford présente un nouveau modèle aux consommateurs : la Pinto

La mission de ce nouveau modèle était fort simple  : faire concurrence aux voitures compactes venues d'ailleurs. Ces dernières se multipliaient en sol américain et les consommateurs étaient de plus en plus nombreux à se tourner vers elle. Pensez à la Volkswagen Beele pour vous donner une idée, mais aussi aux produits qu'avançait Toyota à l'époque (Corona et Corolla).

De taille compacte, elle était proposée à un prix fort invitant, soit moins 1919 $. C'était, grosso modo, 1000 $ de moins que la plupart des voitures sur le marché.

Sur papier, Ford avait entre les mains un produit capable de grandes choses.

Les choses allaient se passer autrement.

Dès ses débuts, la Pinto présente un problème majeur : l'emplacement de son réservoir à essence. Là où il était placé, très près du parechoc arrière, il était presque certain de fendre en cas de collision à plus de 30 km/h.

Ça, c'est une chose. Si Ford avait décidé de procéder à un rappel pour corriger la situation, tout aurait été réglé rapidement. Plutôt, la compagnie, au courant de ce problème, décide de fermer l'oeil. La raison  : sauver de l'argent.

On avait estimé le coût des réparations à 11 $ par voiture, soit un total de quelque 137 millions. Les grands penseurs de la compagnie ont évalué que les poursuites pouvant découler de problèmes avec la voiture lui coûteraient environ 50 millions. On avait même prévu un montant de 200 000 $ par personne dans le cas de décès.

Une honte

Quand le public a été mis au courant de tout cela, la cote de popularité de Ford en a pris un coup. Celui de la Pinto aussi. Ajoutez à cela qu'elle ne présentait pas un dossier de fiabilité impeccable et vous allez rapidement comprendre pourquoi son passage fut d'aussi courte durée sur le marché.

L'ironie, c'est qu'en 1978, un jury de la Californie a alloué une somme de 128 millions de dollars à un seul plaignant dans une cause impliquant une Pinto.

La morale de l'histoire   : rien ne sert de cacher la vérité ; cette dernière finit toujours par sortir et coûter cher.

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