Électrification des véhicules en libre-service: un défi de longue haleine pour les entreprises
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«Les représentants [des arrondissements parlent] d’une perte au niveau de la valeur du projet si les véhicules n’étaient pas électrifiés à court terme», lit-on dans un rapport déposé lors d’une séance publique qui étudie les VLS.
Toutefois, une transition trop rapide vers une flotte électrique pourrait tuer l’industrie montréalaise, a averti Marco Viviani, directeur développement et relations publiques chez Communauto. «Il faut y aller de façon graduelle, parce que ça nous permet d’absorber les coûts additionnels. S’il faut qu’on remplace nos voitures par des modèles électriques en deux ans, c’est impossible qu’on survive», a indiqué M. Viviani, dont l’entreprise dénombre déjà 25 véhicules électriques parmi sa flotte.
Selon Car2Go et Communauto, le problème dominant à Montréal est un manque de bornes de recharge. La Ville en dénombre présentement près d’une cinquantaine, mais a promis d’en construire un total de 80 d’ici l’été prochain.
«Il faut l’installation de bornes publiques qui sont sur rue et pratiques d’accès […] C’est un gros projet qui demande des investissements importants», a expliqué le directeur général de Car2Go Montréal, Jérémi Lavoie.
L’entreprise américaine, dont la flotte est composée de voitures «Smart», aurait déjà 1000 véhicules électriques en circulation dans trois marchés à travers le monde. «Lorsque les infrastructures seront présentes, on pourra sûrement amener des voitures électriques à Montréal», a résumé M. Lavoie.
De son côté, l’entreprise Communauto se dit prête à collaborer avec la Ville afin d’offrir plus de bornes. Elle a d’ailleurs déjà construit une trentaine de bornes réservées à ses voitures. «C’est sûr que la Ville doit investir pour que les travaux se fassent, mais il y a plusieurs modèles possibles. Je pense qu’une collaboration avec la Ville est possible», a expliqué M. Viviani.
Voitures coûteuses
L’autre problème avec l’électrification à court terme : le coût élevé des véhicules électriques. Par exemple, Communauto dit avoir dépensé plus de 40 000 $ pour chacune des 25 Nissan Leaf dans sa flotte.
«Étant donné que les voyages sont souvent courts, l’économie en carburant qu’on a est loin d’être égale à la différence de prix entre un modèle régulier et un modèle électrique», a déploré le directeur de Communauto.
Le responsable du transport au comité exécutif à la Ville est d’avis qu’il y a d’autres marchés à explorer avant d’exiger l’électrification des VLS. «Je pense que la première étape à franchir est de prendre des voitures hybrides pour les taxis et de s’occuper des limousines. C’est ça qui existe sur le marché présentement», de conclure Aref Salem.